Sénégal. 11 bébés tués dans un incendie dans un hôpital
Un court-circuit est à l’origine de l’incendie déclaré dans un hôpital à Tivaouane, dans l’ouest du Sénégal, dans lequel onze nouveaux nés ont péri mercredi, selon les autorités locales et le ministère de la santé.
L’annonce de ce drame a été faite mercredi soir par le président sénégalais Macky Sall à travers les réseau sociaux.
« Je viens d’apprendre avec douleur et consternation le décès de 11 nouveaux nés dans l’incendie survenu au service de néonatalogie de l’hôpital » public de Tivaouane, a tweeté le président Macky Sall.
« A leurs mamans et à leurs familles, j’exprime ma profonde compassion », a-t-il ajouté.
Le maire de Tivaouane, Demba Diop, a déclaré que trois bébés ont été sauvés, soulignant que l’incendie a été causé par « un court-circuit et le que feu s’est propagé très vite ».
Depuis Genève où il se trouvait pour participer à la 75-ème assemblée de l ‘OMS, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr a lui aussi parlé de court-circuit des branchements de la Senelec qui serait à l’origine de l’incendie.
« C’est un court-circuit électrique qui a provoqué l’incendie selon les premiers éléments que nous avons. Le système de branchement électrique sera contrôlé davantage », a dit M. Abdoulaye Diouf Sarr qui a décidé d’écourter sa mission pour rentrer jeudi en début d’après-midi à Tivaouane.
La cellule de communication du ministère sénégalais de la santé et de l’action sociale a annoncé que le ministre, informé du drame, a écourté son séjour à Genève où il assistait à la réunion de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
En attendant l’évaluation de la situation, le ministère a activé la cellule de crise, assurant que toutes les dispositions sont prises pour l’assistance des familles des victimes auxquelles le ministre présente les condoléances du gouvernement.
Selon le ministre de la santé, l’État est résolument engagé à poursuivre le projet de modernisation des structures de santé du pays. « Nous allons poursuivre le travail de modernisation de nos hôpitaux et faire un audit de l’ensemble des structures de cette nature », a déclaré le ministre dont les propos ont été rapportés par des médias locaux
Abdoulaye Diouf Sarr a informé que le service touché « est une structure néonatale qui a une capacité de 13 bébés et au moment de l’incendie, il y en avait 11 que les infirmières n’ont pas pu sauver », rappelant que l’année dernière, à la même période, pour les mêmes circonstances, 4 bébés sont morts à l’hôpital de Linguère.
« Cette situation est très regrettable et extrêmement douloureuse. L’enquête est en cours pour voir ce qui s’est passé » à l’hôpital de Tivaouane, a ajouté mercredi le ministre de la Santé sur la radio RFM.
Une équipe du ministère de la Santé, conduite par le directeur des établissements publics de santé Ousmane Dia, était en route pour Tivaouane, une ville religieuse, fief de l’influente confrérie musulmane des Tidyanes du Sénégal.
Le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Abdoulaye Diome était lui aussi attendu dans la nuit de mercredi à jeudi à Tivaouane, selon la presse locale.
Suite à ce drame, la coalition Yewwi Askan Wi (opposition) a « décidé de suspendre toute ses activités politiques sur l’ensemble du territoire national et dans le diaspora pour une durée de 72h ».
« Nous espérons que toutes les mesures seront enfin prises pour que ce genre de drames ne survienne plus dans notre pays », a affirmé la coalition dans un communiqué publié dans la nuit du 25 au 26 mai.
A rappeler que début avril, un autre drame survenu dans un hôpital public avait bouleversé le pays.
La presse locale avait rapporté qu’Astou Sokhna, une femme d’une trentaine d’années enceinte de neuf mois, était morte le 1er avril à l’hôpital public de Louga (nord) après avoir attendu dans de très grandes souffrances pendant une vingtaine d’heures la césarienne qu’elle réclamait.
Ce décès avait suscité sur les réseaux sociaux une vague d’indignation contre les carences du système de santé publique.
Face au tollé provoqué par le décès de Mme Sokhna, le président Macky Sall avait donné pour instruction de déterminer les responsabilités.
Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, avait reconnu le 14 avril que la mort de Mme Sokhna aurait pu être évitée. Le directeur de l’hôpital a été révoqué et remplacé.
Trois sages-femmes qui étaient de garde la nuit du drame ont été condamnées le 11 mai à six mois de prison avec sursis pour « non-assistance à personne en danger » par le tribunal de grande instance de Louga. Trois autres sages-femmes, de garde pendant la journée, ont été relaxées.