Plus de 6 millions déplacements forcés enregistrés dans l’espace CEDEAO en 2022
Le Conseiller principal chargé de liaison avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) du Haut-commissariat aux réfugiés des Nations Unies (UNHCR), Hervé Kuaté, a annoncé, devant la plénière du parlement de la CEDEAO, que les Etats de la Communauté ont enregistré en 2022 quelque 6.134.081 déplacements forcés, 5.618.866 déplacés internes et 515.215 réfugiés du fait de l’insécurité, des conflits et autres calamités naturelles.
Il s’agit pour l’UNHCR de montrer aux députés communautaires l’ampleur du phénomène des déplacements, qu’ils soient forcés du fait de guerre, de conflits, de terrorisme ou occasionnés par un phénomène naturel, et éveiller en eux le désir de mener le plaidoyer en faveur de la promotion de la paix, la stabilité et la cohésion au sein des communautés de l’espace CEDEAO.
Selon Hervé Kuaté, les différentes tendances des déplacements s’observent par une augmentation constante du nombre des déplacés internes et des réfugiés qui se chiffrent respectivement en 2022 à 5.618.866 et 515.215, par une urbanisation/exode rural avec des déplacements de courte distance à l’intérieur des zones rurales aux déplacements de longue distance vers les centres urbains, par des déplacements multiples non pris en compte dans les chiffres, mais qui ont un grand impact sur les programmes.
Il est également observé, selon M. Kuaté, un cercle vicieux dans les déplacements. Ainsi, des déplacés internes peuvent se retrouver en refugiés, de réfugiés en rapatriés, des rapatriés en déplacés internes et retour aux réfugiés pour certains.
Ces mouvements s’observent le plus vers les pays côtiers, l’Afrique du Nord et surtout vers l’Europe.
Cependant, a-t-il a relevé, que ces déplacés et réfugiés sont souvent confrontés à des risques qui se résument à des menaces et des soupçons dont les femmes et les jeunes sont les plus impactés, des violations des droits, la vulnérabilité, l’absence de services de protection, un accès limité à l’aide humanitaire et les tensions sociales.
Pour faire face à toutes ces difficultés, M. Kuaté a indiqué que son organisation s’active à assurer à ces déplacés et réfugiés des abris, des articles d’aide d’urgence, une prise en charge sanitaire, l’eau, assainissement et hygiène et aussi des interventions monétaires.
Il a demandé à la CEDEAO d’avoir une approche régionale sur la question par l’établissement de normes minimales communes sur la protection des réfugiés, par l’adoption de solutions aux déplacements et une loi régionale pour la mise en place de procédures de détermination de l’apatridie et de développer les capacités des systèmes nationaux d’octroi des droits d’asile et d’accès aux documents.
Selon le responsables d’UNHCR, le partenariat entre la CEDEAO et son organisation doit permettre un appui aux réformes législatives, un plaidoyer en faveur de la ratification de la convention de Kampala et sa transposition dans le droit interne des Etats, et aussi de s’assurer que les réfugiés ivoiriens vivant au Ghana et qui relèvent de la clause de cessation ont aussi accès au permis de séjour à un coût réduit et au rapatriement volontaire, y compris ceux qui sont au Mali.