Psychose à Madagascar après la disparition inquiétante de jeunes femmes
Une série de disparitions d’adolescentes signalées depuis quelques jours dans la capitale malgache, Antananarivo, a suscité une véritable psychose parmi la population et laissé perplexe les autorités.
Depuis fin mai, plusieurs jeunes femmes âgées de 15 à 25 ans ont été enlevées dans la capitale soit par la force, soit par la diversion, avant de réapparaître quelques jours après, droguées, complètement désorientées et visiblement traumatisées. Une dizaine de cas ont été rapportés sur les réseaux sociaux avec des photos des victimes à l’appui.
Les filles ont été enlevées tour à tour, en plein jour ou à la nuit tombée, dans différents quartiers d’Antananarivo et aucune demande de rançon n’a été demandée aux familles, selon des témoignages. La plupart des cas de disparition sont signalés par les proches. Jusqu’ici les victimes ont été retrouvées mais dans un état méconnaissable. Elles seraient «jetées sans ménagement sur le trottoir», selon les premiers éléments de l’enquête.
Les spéculations vont bon train face à la situation: Rapt, fugue, diversion. Ce qui est certain c’est que l’insécurité est plus que préoccupante dans la capitale.
La psychose créée par ces incidents dramatiques a poussé les autorités à réagir. La Présidence a ainsi appelé à la plus grande vigilance et promet de lourdes peines à l’encontre des malfaiteurs. Elle a aussi invité les parents à dénoncer les agissements suspects à la police.
Le ministre de la Sécurité intérieure, Fano Randrianarison, s’était rendu à l’hôpital au chevet de certaines victimes. Hospitalisées, elles présentent toutes un comportement calme durant leur sommeil, mais extrêmement agité durant leur phase d’éveil, sans signe d’amélioration après plusieurs jours d’hospitalisation.
Selon le ministère de la Santé publique, les victimes ont été droguées soit par inhalation, soit par absorption de mélanges de produits qui peuvent causer une perte de conscience. En effet, les analyses effectuées ont permis de constater la présence des drogues comme l’amphétamine, le métamphétamine et la cocaïne.
Suite à ces incidents regrettables, les observateurs se posent ainsi des questions sur les motifs réels de ces enlèvements étant donné qu’il n’y a ni agression sexuelle, ni demande de rançon. Les motifs de disparition restent encore flous, mais la police a mis en place une cellule d’enquête composée des différents services spécialisés pour tenter de faire la lumière sur ces événements qui ont semé la peur dans la ville.
Une vingtaine de policiers issus, entre autres, de la brigade criminelle, de celle de la protection des mineurs ou de la cybercriminalité effectuent actuellement les investigations. Pour empêcher de nouveaux enlèvements et rassurer la population, les forces de l’ordre se sont mobilisées et l’on peut constater des équipes de patrouilles multipliant les surveillances dans les lieux publics, ainsi que dans les points d’entrée et de sortie de la capitale.
Des établissements scolaires ont par ailleurs pris différentes mesures pour ne pas retenir trop tard les élèves, alors que leurs abords ont été renforcés par la présence des forces de l’ordre.