Centrafrique. La CPI lance un mandat d’arrêt contre Noureddine Adam
La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé jeudi avoir émis un mandat d’arrêt contre un ex-chef de la Séléka et actuel leader d’un groupe armé en Centrafrique, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés lors de troubles civils en 2013.
Nourredine Adam est recherché pour des crimes qui auraient été commis alors qu’il était ministre de la Sécurité sous la Séléka, une coalition de groupes armés principalement composée de musulmans ayant renversé en 2013 l’ancien président François Bozizé.
M. Adam est notamment suspecté des crimes d’emprisonnement, torture, persécution, disparition forcée et notamment de crimes de torture et traitements cruels dans des centres de détentions dirigé par le régime en place à l’époque, ont précisé les procureurs de la CPI.
La RCA a été plongée dans une guerre civile sanglante après un coup d’État en 2013 et, bien que la violence ait diminué au cours des trois dernières années, les groupes armés contrôlent toujours de vastes étendues du pays.
La CPI a expliqué avoir publié « la version publique expurgée » du mandat d’arrêt, initialement délivré sous scellés le 7 janvier 2019.
Adam, également appelé « Nouredine Adam », « Nureldine Adam », « Nourreldine Adam » et « Nourreddine Adam » est actuellement chef du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), un des principaux groupes armés du pays.
Son groupe était l’un des deux qui, l’année dernière, ont refusé de déposer les armes en réponse à une offre de cessez-le-feu du président centrafricain Faustin-Archange Touadera.
Le coup d’État de 2013 avait renversé le président François Bozizé, qui avait pris le pouvoir une décennie plus tôt, et plongé le pays dans la guerre civile.
Les combats ont opposé une coalition de groupes armés qui ont renversé Bozizé, la Séléka majoritairement musulmane, et des milices le soutenant, majoritairement chrétiennes anti-Balaka.
M. Adam fait déjà l’objet de sanctions de l’ONU, selon le mandat d’arrêt.
Deux anciens chefs de guerre centrafricains, Patrice-Edouard Ngaissona et Alfred Yekatom, qui dirigeaient des milices anti-Balaka, sont actuellement jugés à la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Le procès de Mahamat Said Abdel Kani également accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, doit s’ouvrir en septembre.
Les violences en Centrafrique commises par la Séléka et les anti-balaka auraient fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, selon la CPI.