Le gaz explose avec la fermeture de Nord Stream 1, le pétrole en hausse avant l’Opep+
Les prix du gaz naturel explosaient lundi, après l’annonce de l’arrêt complet du gazoduc Nord Stream 1, quand les prix du pétrole étaient en hausse avant une réunion décisive de l’Opep+ qui pourrait réduire sa production.
Vers 09H10 GMT (11H10 à Paris), le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen évoluait à 278,500 euros le mégawattheure (MWh), s’envolant de près de 30%, soit sa plus forte hausse en une séance depuis les premiers jours de l’invasion russe de l’Ukraine.
Vendredi, le géant russe Gazprom a annoncé que le gazoduc Nord Stream, qui devait reprendre du service samedi après une maintenance, sera finalement « complètement » arrêté jusqu’à la réparation d’une turbine de ce pipeline vital pour l’approvisionnement des Européens.
Dans un communiqué, Gazprom a indiqué avoir découvert des « fuites d’huile » dans la turbine, lors de cette opération de maintenance.
Pour le fabricant de turbines Siemens Energy cependant, une fuite d’huile ne justifie pas, d’un point de vue technique, l’arrêt du gazoduc Nord Stream 1, a-t-il déclaré vendredi.
Avec cette nouvelle fermeture du gazoduc, « la crise énergétique européenne est entrée dans une nouvelle phase critique », alerte Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown. « Ce sont les craintes du pire scénario auquel les dirigeants européens s’étaient préparés. »
Pour Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades, cette nouvelle interruption des livraisons russes via Nord Stream 1 pour une durée momentanée intervient « en guise de représailles » contre le plafonnement des prix d’achat du pétrole russe décidé vendredi par les dirigeants des nations du G7.
La Russie a de son côté, avant même son officialisation, dénoncé une mesure « complètement absurde ».
L’envol du prix lundi compensait en une séance une grande partie du plongeon de la semaine précédente.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, montait de 2,83% à 95,65 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en octobre, prenait quant à lui 2,67%, à 89,19 dollars, poussés par une potentielle réduction de la production de l’Opep+.
Les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menés par l’Arabie saoudite, et leurs dix partenaires conduits par la Russie se retrouvent lundi à Vienne, siège du groupe, par visioconférence pour ajuster les quotas du mois d’octobre.
« Le résultat le plus probable des discussions d’aujourd’hui est que l’Opep+ s’en tienne à ses niveaux de production actuels » affirme Victoria Scholar, analyste chez Interactive Investor.
« Une réduction de la production ne leur fera pas d’amis à un moment où le monde est déjà confronté à une crise du coût de la vie et où le groupe n’a pas réussi à suivre la demande cette année », l’Opep+ peinant régulièrement à atteindre ses quotas, ajoute Craig Erlam, analyste chez Oanda.
Mais Bjarne Schieldrop, de chez Seb, maintient qu’une réduction de production est probable, car le groupe produit largement en dessous des objectifs actuels, lui laissant peu de crédibilité.
Selon lui, « l’Opep+ doit maintenir le prix du pétrole au-dessus des 100 dollars le baril pour continuer à faire entrer de l’argent dans les coffres » et s’assurer que les investissements dans le secteur sont maintenus.