Angola. Le président Lourenço investi pour un second mandat après une victoire serrée
Le président angolais Joao Lourenço doit être investi jeudi à Luanda pour un second mandat, reconduit après la victoire serrée de son parti aux législatives d’août dont l’opposition a contesté les résultats.
L’Angola a tenu le 24 août le scrutin le plus disputé de son histoire. Dans ce pays d’Afrique australe, il n’y a pas d’élection présidentielle et la tête de liste du parti vainqueur aux législatives devient automatiquement chef de l’Etat.
Le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), au pouvoir depuis l’indépendance du Portugal en 1975, a remporté les élections avec 51,17% des voix, le plus bas score qu’il ait jamais enregistré.
Le premier parti d’opposition, l’Union nationale pour l’indépendance (Unita), a rassemblé 43,95% des suffrages.
M. Lourenço, 68 ans, doit prêter serment lors d’une cérémonie officielle sur la place de la République, lieu historique de la capitale où les funérailles nationales de son ancien mentor et ex-homme fort du pays à l’héritage controversé, l’ancien président José Eduardo dos Santos, ont été organisées en pleine semaine électorale.
Plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus à l’investiture, dont le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa.
A la veille de la cérémonie, Adalberto Costa Junior, le chef de l’Unita, a indiqué que son parti accepterait que ses parlementaires soient investis jeudi, après avoir longtemps refusé de reconnaître les résultats des élections, selon lui entachées d' »irrégularités ».
L’Unita a contesté ces résultats en justice, mais son recours a été rejeté au début du mois, le tribunal constitutionnel considérant qu’aucun élément ne permettait de les remettre en cause.
M. Lourenço avait surpris une fois élu en limogeant de nombreux dirigeants d’institutions et d’entreprises ainsi que des chefs de l’appareil sécuritaire, visant les proches de dos Santos et notamment sa fille Isabel, surnommée « la princesse ».
Beaucoup jugent toutefois que cette campagne a été sélective et politiquement motivée. Le clan dos Santos a dénoncé une « chasse aux sorcières ».