Tchad. La transition prolongée de deux ans, Mahamat Déby pourra briguer la présidence
Le Tchad a prolongé samedi de deux ans maximum sa période de transition vers des élections, en maintenant à la tête de l’Etat le chef de la junte militaire qui sera autorisé à briguer la présidence, selon des mesures adoptées par un dialogue de réconciliation nationale.
Les centaines de délégués, en l’absence d’une grande majorité de l’opposition et des organisations de la société civile qui le boycottent, ainsi que de deux des trois importants groupes armés rebelles, ont adopté ces mesures par « consensus », Mahamat Idriss Déby Itno devenant « le président de Transition ».
Ce Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) a été lancé laborieusement le 20 août, 16 mois après que le jeune général a été proclamé par l’armée président de la République au lendemain de la mort de son père, Idriss Déby Itno, tué en se rendant au front contre les rebelles.
A la tête d’un Conseil militaire de Transition (CMT) de quinze généraux, il avait abrogé la Constitution, dissout le Parlement et limogé le gouvernement. Mais il avait aussitôt promis de rendre le pouvoir aux civils par des élections « libres et démocratiques » après une « transition » de 18 mois renouvelable une fois.
Il s’était également engagé auprès des Tchadiens et de la communauté internationale à ne pas se présenter à la future présidentielle.
Quelques jours après ses promesses, ce dernier était adoubé en grande pompe aux obsèques de son père par les représentants de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE) dont la France représentée par son président Emmanuel Macron, quand elles vilipendaient et sanctionnaient ailleurs en Afrique les militaires putschistes au Mali, au Burkina Faso, en Guinée et au Soudan.
La communauté internationale avait toutefois demandé à Mahamat Déby de ne pas prolonger la transition au-delà de 18 mois pour rendre le pouvoir aux civils, et de ne pas se présenter à la présidentielle ensuite.