Le marché mondial de l’emploi va se détériorer de manière significative ce trimestre, alerte l’OIT
Le marché mondial de l’emploi va se « détériorer de manière significative » ce trimestre, a alerté lundi cette institution de l’ONU basée à Genève, pointant du doigt les conséquences de la guerre en Ukraine et l’impact du resserrement de la politique monétaire sur la consommation.
Selon l’OIT, les perspectives concernant le marché du travail dans le monde ont connu une détérioration ces derniers mois et, si ces tendances se confirment, le nombre d’offres d’emploi devrait se réduire et la croissance de l’emploi au niveau mondial devrait se détériorer sensiblement au dernier trimestre 2022.
Un déficit de 40 millions d’emplois à temps plein
Dans ces conditions, le chômage et les inégalités devraient augmenter à cause des multiples crises économique et politique qui menacent la reprise du marché du travail à travers le monde, indique la dernière édition de l’Observatoire de l’OIT sur le monde du travail.
Certains signes indiquent déjà que la reprise du nombre d’heures travaillées dans le monde, observée au début de 2022, s’est inversée aux deuxièmes et troisièmes trimestres, a indiqué l’organisme des Nations Unies. « De nouveaux efforts coordonnés à la fois au niveau national et au niveau international seront nécessaires pour s’attaquer à la situation profondément inquiétante de l’emploi au niveau mondial et empêcher un ralentissement général important du marché du travail », a affirmé Gilbert Houngbo, Directeur général de l’OIT.
Dans l’ensemble, il y avait 40 millions d’emplois à temps plein en moins entre juillet et septembre par rapport au quatrième trimestre de 2019, qui est utilisé comme niveau de référence avant la pandémie de Covid-19.
Belle performance pour les Amériques, l’Afrique subit la crise
L’agence onusienne avance aussi la guerre en Ukraine ainsi que les chocs sur les prix de l’énergie et des denrées alimentaires, qui ont accru les pressions inflationnistes tout en affaiblissant la reprise du marché du travail à travers le monde.
Les données régionales montrent que les Amériques constituent la région qui enregistre jusqu’ici les meilleures performances en 2022, avec des heures travaillées qui dépassent le niveau d’avant la crise depuis le 2e trimestre 2022. Par contre, le nombre d’heures travaillées dans toutes les autres régions du monde demeure bien au-dessous du niveau d’avant la crise.
Même si l’Afrique et les États arabes ont montré une tendance à la hausse en 2022, ces deux régions enregistrent encore un écart de 2 % pour les heures travaillées en comparaison avec le niveau d’avant la crise. L’Asie et le Pacifique ont enregistré une baisse de 1,2 point de pourcentage au 2e trimestre de cette année et, ensuite, cette région a connu une légère amélioration de 0,6 point de pourcentage, l’activité en Chine ayant repris après la levée partielle des mesures de confinement.