Burkina. plus de 90.000 supplétifs civils de l’armée enrôlés pour lutter contre les jihadistes
Plus de 90.000 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des civils appelés à seconder l’armée dans sa lutte contre les jihadistes, ont été enrôlés sur l’ensemble du Burkina Faso en trois semaines, a annoncé jeudi l’armée burkinabè.
Le Burkina Faso avait lancé le 24 octobre une campagne visant à recruter 50.000 volontaires, 35.000 assignés à leur commune de résidence et 15.000 pouvant être déployées sur le territoire.
« Sur les besoins estimés à 50.000, on enregistre plus de 90.000 inscrits », a écrit le commandant de la brigade de veille et de défense patriotique (BVDP), le lieutenant-colonel Thomas Sawadogo.
Cette campagne qui s’est achevée le 18 novembre vise à « renforcer les rangs de l’armée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme », selon la BVDP.
« La BVDP se félicite de cette grande mobilisation des populations et les remercie pour leur engagement au service de la mère patrie », a indiqué le lieutenant-colonel Sawadogo, précisant que tous les inscrits ne sont pas « retenus pour le moment ».
Le statut des VDP est défini par la loi depuis le 21 janvier 2020. Il est défini comme « une personne de nationalité burkinabé, auxiliaire des Forces de défense et de sécurité (FDS), servant de façon volontaire les intérêts sécuritaires de son village ou de son secteur de résidence ».
Une « formation initiale » sera donnée aux VDP retenus, a poursuivi M. Sawadogo, sans donner de précision sur celle-ci.
Jusqu’à présent, les VDP recevaient une formation civique et militaire de 14 jours avant d’être armés et dotés de moyens de communication.
Les VDP paient un lourd tribut dans les attaques jihadistes de groupes liés à Al-Qaida et l’Etat islamique qui frappent régulièrement le Burkina Faso, notamment le nord et l’est.
Depuis 2015, civils et militaires burkinabè sont régulièrement endeuillés par des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes, notamment dans le nord et l’est, ayant fait des milliers de morts et contraint quelque deux millions de personnes à fuir leurs foyers.