La Cédéao décide de créer une force régionale face au djihadisme et aux coups d’État
Les dirigeants d’Afrique de l’Ouest ont décidé dimanche à Abuja la création d’une force régionale vouée à intervenir non seulement contre le djihadisme mais aussi en cas de coup d’État, comme la région en a connu plusieurs depuis deux ans, a indiqué un haut responsable. «Les dirigeants de la Cédéao ont décidé de recalibrer notre architecture sécuritaire», a dit Omar Touray, président de la commission de la Cédéao.
Il s’agit de prendre en main leur «propre sécurité» et non plus de s’en remettre à des acteurs extérieurs, a-t-il expliqué. Ils sont «résolus à établir une force régionale qui interviendra en cas de besoin, qu’il s’agisse de sécurité, de terrorisme ou de rétablir l’ordre constitutionnel dans des États membres», a-t-il déclaré.
Des responsables militaires de la région se réuniront dans la deuxième moitié de janvier pour discuter des modalités d’établissement de la force régionale, a dit Omar Touray. Les dirigeants ouest-africains ont décidé pour le financement de ne pas s’en remettre uniquement aux contributions volontaires qui ont déjà montré leurs limites, a-t-il dit sans plus de précisions.
Libération des 46 militaires «otages» au Mali
Les chefs des États membres de la Cédéao ou leurs représentants réunis en sommet ont aussi exigé que la junte au pouvoir au Mali libère avant le 1er janvier 46 soldats ivoiriens prisonniers depuis juillet. À défaut, la Cédéao prendra des sanctions, a dit un diplomate ouest-africain à un correspondant de l’AFP sous le couvert de l’anonymat, alors que cette affaire est source de graves tensions entre le Mali et la Côté d’Ivoire, tous deux membres de la Cédéao.
Le président togolais Faure Gnassingbé, qui joue les bons offices dans cette crise, se rendra au Mali pour «exiger» la libération des soldats, a ajouté le diplomate.