Visite du chef de la diplomatie russe en Afrique du Sud
L’Afrique du Sud, critiquée pour sa position « neutre » refusant de condamner Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, a franchi un nouveau cap lundi en se disant « amie » de la Russie, lors d’une rencontre entre les chefs de la diplomatie des deux pays à Pretoria.
Le pays d’Afrique australe a récemment annoncé qu’il accueillerait en février les marines russe et chinoise pour des manœuvres communes au large de ses côtes et « renforcer des relations déjà florissantes ».
« Tous les pays effectuent des exercices militaires avec leurs amis », a déclaré lundi la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
La ministre a salué « une rencontre des plus agréables » avec un « partenaire précieux ».
Les exercices navals à venir « reflètent une volonté de développer la coopération militaire », a de son côté souligné M. Lavrov.
Plus de 350 militaires sud-africains participeront à ces manœuvres, prévues du 17 au 27 février.
Lundi à Pretoria, une poignée de membres de la communauté ukrainienne en Afrique du Sud ont manifesté, brandissant des pancartes: « Rentre chez toi Lavrov » et « Stop aux mensonges! Stop à la guerre ».
« Il est de plus en plus clair que le gouvernement sud-africain se range ouvertement du côté de la Russie », a critiqué le premier parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), dans un communiqué la semaine dernière, à l’annonce de la visite du ministre russe, fustigeant un « engagement amical … inapproprié ».
Les exercices navals prévus avec la Russie sont « honteux » et « équivalents à une déclaration selon laquelle l’Afrique du Sud se joint à la guerre contre l’Ukraine », a de son côté estimé la fondation Desmond Tutu.
La Russie « ne refuse pas les négociations avec l’Ukraine », a par ailleurs assuré lundi M. Lavrov. « Mais ceux qui refusent doivent comprendre que plus longtemps ils refusent, plus il sera difficile de trouver une solution », a-t-il ajouté.
Moscou s’est dit plusieurs fois prêt à un « dialogue sérieux » avec l’Ukraine à condition que celle-ci accepte l’annexion de plusieurs territoires, mais Kiev réclame un retrait total des forces russes avant tout dialogue.