L’Afrique du Sud plongée dans une grève générale
L’Afrique du Sud est plongée, ce lundi, dans une grève générale à l’appel du parti des Combattants pour la liberté économique (EFF – opposition), sur fond de craintes que les manifestations deviennent incontrôlables comme ce fut le cas lors des violences meurtrières du 21 juillet 2021.
Ces inquiétudes sont également compréhensibles si l’on considère que les dernières manifestations nationales, déclenchées en partie par l’arrestation de l’ancien Président Jacob Zuma en 2021, ont conduit au chaos. Cela a coûté énormément au pays en termes de vies perdues et de destruction de biens. Certaines entreprises touchées par ces violences ne se sont jamais remises.
Cette fois-ci encore, les entreprises ont été menacées de pillage et d’autres formes de violence si elles continuaient à ouvrir et à servir le public.
Dès lors, le gouvernement et ses forces de sécurité ont alors la lourde responsabilité de ne pas laisser tomber la nation comme ils l’ont fait en juillet 2021.
Dans la métropole économique du pays, Johannesburg, les étudiants ont commencé à manifester dimanche soir, mais la police est intervenue et ils ont été dispersés avec quelques arrestations. Pendant ce temps, à Soweto, les manifestants allumaient quelques incendies mais il y avait peu de preuves de perturbations avec des incidents isolés.
Dans la capitale Pretoria, la situation était un peu confuse. Les magasins de Madiba Street ont fermé à la suite de menaces de pillage.Uun certain nombre de manifestants portant des insignes EFF ont quitté la place de l’église où la plupart des manifestants étaient rassemblés avant de se rendre au bâtiment de l’Union.
S’adressant à la presse, le porte-parole de l’EFF, Sinawo Thambo, a déclaré que les militants étaient sortis en nombre ce matin et avaient enregistré leur mécontentement « contre le gouvernement incompétent de Cyril Ramaphosa ». »De nombreux militants qui ont été détenus par la police aux premières heures de la matinée ont été libérés et sont sur le terrain déterminés à exercer leur droit constitutionnel de manifester », a-t-il précisé, ajoutant que dans l’état actuel des choses, ce n’est pas une journée normale en Afrique du Sud . Les stations de taxis, les centres commerciaux et les intersections dans les villes et les cantons sont vides, note-t-il.
Des décombres et des débris pouvaient être vus éparpillés sur le bord de la route près du marché de Tshwane à Pretoria. Entre-temps, des policiers et des soldats lourdement armés surveillait la zone pour empêcher les violences et les pillages.
Il semble que les autorités ont titré les enseignements qu’il faut des émeutes du 21 juillet 2021 qui ont causé plus de 450 morts et des dégâts économiques évalués à plus de trois milliards de dollars. Des membres de la Force de défense nationale sud-africaine et de la police ont été déployés aux coins des rues avec leurs véhicules blindés pour parer à toute éventualité.
Il y avait une présence policière accrue à l’aéroport international OR Tambo de Johannesburg, avec des agents des forces de l’ordre à chaque point d’accès. L’aéroport a fermé sa chaussée pour les débarquements et les arrivées de passagers, une mesure qui a été instituée dimanche soir par précaution de sécurité et de sûreté.
Cette semaine, Acsa, qui gère tous les principaux aéroports commerciaux du pays, a déclaré que toutes les mesures de sécurité avaient été prises pour assurer la sécurité des passagers et du personnel à l’aéroport international OR Tambo.
Plus tôt, le porte-parole présidentiel Vincent Magwenya a déclaré que les forces de l’ordre avaient pris toutes les précautions nécessaires pour s’assurer que les manifestations de ce lundi soient sans danger pour tout le monde.
Dans la foulée, le ministre de la police, Bheki Cele, a déclaré lundi que plusieurs personnes avaient été arrêtées à travers le pays. S’adressant aux médias à Johannesburg, Cele a précisé que la plupart des personnes avaient été arrêtées dans la province de Gauteng qui comprend Pretoria et Johannesburg.
«La plupart ont été trouvés en train de faire des incendies et de bloquer des routes», a-t-il dit, ajoutant que certains piétinaient les toits des voitures en stationnement.
Les Combattants pour la liberté économique, la troisième force politique en Afrique du Sud après l’ANC et l’Alliance démocratique (DA), ont appelé à cette grève nationale pour dénoncer les délestages électriques récurrents, un taux de chômage record (34 pour cent), la persistance de la crise économique, l’anarchie et le manque de leadership dans le pays