Tunisie. Kais Saied rejette les « diktats » du FMI
Le président tunisien, Kais Saied, a exprimé, jeudi, son rejet des « diktats » de parties étrangères, notamment, les conditions imposées par le Fonds Monétaire International (FMI) pour obtenir un prêt de 1,9 milliard de dollars.
Dans un discours prononcé à Monastir (centre-est), à l’occasion de la commémoration du 23e anniversaire du décès du leader Habib Bourguiba, le président tunisien a souligné que le pays n' »acceptera, en aucun cas, des diktats de l’étranger », en référence aux réformes exigées par les bailleurs de fonds pour accéder aux financements.
« Il faut trouver d’autres idées car la paix sociale n’est pas un jeu ou quelque chose qui peut être pris à la légère », a-t-il fait valoir.
En guise de solution, Saied a affirmé que l’alternative serait « qu’on compte sur nous-mêmes », expliquant que la Tunisie dispose de plusieurs ressources pour faire face aux défis économiques et sociaux actuels.
Interrogé sur une éventuelle candidature à sa propre succession lors de la prochaine présidentielle, Saied a affirmé qu’il est trop tôt pour se prononcer sur ce sujet.
Confrontée à une crise économique, politique et sociale persistante, la Tunisie, endettée à environ 80% de son PIB, a obtenu un accord de principe du FMI à la mi-octobre pour un nouveau prêt de près de 1,9 milliard de dollars pour faire face à ses difficultés financières.
Les discussions sont bloquées, faute d’engagement ferme de la Tunisie à mettre en œuvre un programme de réformes pour restructurer le secteur des entreprises publiques lourdement endettées et opérer une refonte de son système de subventions portant sur certains produits de base.
Saied s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021, en limogeant le Premier ministre et en gelant le Parlement, dissous par la suite, ouvrant la voie à son projet de gouvernance par la base.
En juillet 2022, une nouvelle Constitution a été adoptée, à l’issue d’un référendum marqué par une faible participation populaire, instaurant un système hyper-présidentialiste et réduisant considérablement les compétences du Parlement.