Afrique du Sud. La fille de Jacob Zuma en VRP de la propagande russe
Les 237 000 abonnés Twitter de Duduzile Zuma ont-ils été les destinataires d’une propagande visant à soutenir l’invasion russe de l’Ukraine ? Oui, selon le Centre pour la résilience de l’information (CIR).
C’est le résultat d’une étude à paraître du Centre pour la résilience de l’information et dont l’agence Bloomberg a eu accès. Ce centre indépendant, basé à Londres, est spécialisé dans la désinformation et l’étude des réseaux sociaux. Selon son étude, les tweets de Duduzile Zuma soutenant la Russie et le président Vladimir Poutine ont été le point de départ d’une large propagation en ligne.
« Elle a été l’un des moteurs et le point de départ d’une campagne de tweets qui ont été recopiés dans l’espace informationnel sud-africain », selon Nina Jankowicz, vice-présidente du CIR. Ces dernières 24 heures, Duduzile Zuma a posté six tweets pour soutenir la Russie et présenter Vladimir Poutine comme le sauveur des Africains. L’utilisation de certains hashtags, comme « I Stand With Russia » (« Je soutiens la Russie ») et leur multiplication en copier-coller sur les réseaux sociaux, font dire au CIR que c’est une stratégie malveillante et coordonnée.
Par ailleurs, l’ambassadeur américain à Pretoria a accusé jeudi l’Afrique du Sud d’avoir fourni un soutien militaire à la Russie, en dépit de sa neutralité déclarée dans le conflit avec l’Ukraine, lors d’une rencontre avec des médias locaux.
Selon Reuben Brigety, les Etats-Unis sont convaincus que « des armes et des munitions ont été chargées » à bord d’un cargo russe, amarré près du Cap début décembre, « avant qu’il ne reparte vers la Russie ». « Armer les Russes est extrêmement grave », a-t-il ajouté lors de ce point-presse.
« Armer les Russes est extrêmement grave et nous ne pensons pas que cette question soit résolue. Nous aimerions que l’Afrique du Sud commence à pratiquer sa politique de non-alignement », a-t-il ajouté lors de cette rencontre.
Ses déclarations ont été confirmés à l’AFP par une source présente à la réunion. Mais l’ambassade américaine, contactée par l’AFP, n’a pas souhaité confirmer ni infirmer ces propos.
Questionné sur la fiabilité du renseignement américain au sujet du chargement du navire, l’ambassadeur Reuben Brigety a affirmé qu’elle était solide.
L’accostage du navire dans la plus grande base navale du pays, à Simon’s Town, sur la péninsule du Cap, avait suscité une polémique dans le pays avant Noël.
Le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), avait sommé le gouvernement d’expliquer comment un cargo russe visé par les sanctions occidentales était ainsi autorisé à s’amarrer.
Son chargé des questions de défense, Kobus Marais, s’interrogeait notamment sur les raisons pour lesquelles ce cargo avait accosté dans un port militaire plutôt que commercial et « pourquoi il y a tant de secret » entourant ce bateau.
L’Afrique du Sud n’a pas pris parti après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, une guerre qui a déclenché de vastes sanctions occidentales.
(avec RFI)