Tunisie. un homme tué dans des heurts avec des migrants
Un Tunisien a été tué lors de violences impliquant des migrants africains à Sfax, la deuxième plus grande ville de Tunisie. Ces derniers mois, l’immigration clandestine suscite de vives tensions dans la région.
Selon le porte-parole du Parquet de Sfax, Faouzi Masmoudi, l’homme, né en 1981, a été mortellement poignardé lors d’affrontements entre des résidents d’un quartier de Sfax et des migrants d’Afrique subsaharienne. Trois migrants présumés de nationalité camerounaise ont été arrêtés en lien avec ce meurtre, selon les premières informations.
Des affrontements, impliquant des jets de pierres, avaient déjà eu lieu dimanche soir entre des migrants africains et des habitants de Sfax, entraînant des dégâts matériels aux véhicules et aux logements. La police a dû utiliser du gaz lacrymogène pour mettre fin à ces troubles.
Sfax, située dans le centre-est de la Tunisie, est un point de départ fréquent pour les traversées illégales vers l’Italie. Les habitants locaux protestent régulièrement contre la présence de migrants en situation irrégulière et réclament leur départ. Les quartiers populaires de la ville, où résident les migrants, sont souvent le théâtre de violences verbales et physiques entre les deux parties.
Ces violences se sont intensifiées après un discours prononcé le 21 février par le président Kais Saied, qui dénonçait l’immigration clandestine et la présentait comme une menace démographique pour le pays. Plusieurs organisations locales et internationales ont alors condamné les discours haineux et d’intimidation contre les migrants d’Afrique subsaharienne, diffusés sur les réseaux sociaux, qui contribuent à la stigmatisation des groupes les plus vulnérables et nourrissent les comportements violents à leur égard.
En mai dernier, un migrant béninois de 30 ans a également été mortellement poignardé lors d’une attaque perpétrée par un groupe de jeunes Tunisiens dans un quartier populaire de Sfax.
La plupart des migrants d’Afrique subsaharienne se rendent en Tunisie dans l’espoir de rejoindre l’Europe par la mer, en débarquant clandestinement sur les côtes italiennes.