Banque mondiale. le président défend des investissements limités dans les énergies fossiles
Le président de la Banque mondiale (BM) Ajay Banga a défendu mardi des investissements limités dans les énergies fossiles, assurant toutefois vouloir les « réduire », au moment où il souhaite faire grandir l’institution afin de mieux combattre le changement climatique.
« Nous avons investi 170 millions (de dollars) directement dans les énergies fossiles l’an dernier, sur les 120 milliards d’engagements de la Banque » et c’était « dans le gaz naturel », s’est-il défendu lors d’une conférence de presse.
« Le monde développé utilise le gaz naturel tous les jours et ce qu’on essaie de faire, c’est de réduire les investissements dans les énergies fossiles », a-t-il poursuivi.
« Par exemple, on n’a pas investi directement dans une centrale à charbon depuis 2010. Mais même depuis 2019, avant que je rejoigne la Banque, nos investissements dans les énergies fossiles ont été réduits dramatiquement », a ajouté Ajay Banga, qui a succédé en juin à David Malpass, lequel avait été accusé de climatoscepticisme et de n’avoir pas fait assez en faveur du climat.
Le nouveau dirigeant cherche pour sa part à repositionner la BM pour mieux répondre à des défis mondiaux comme le changement climatique. Mais l’institution basée à Washington est régulièrement attaquée par des défenseurs de l’environnement pour la poursuite de son soutien aux énergies fossiles.
Quelques manifestants avaient ainsi déployé une banderole devant l’entrée des réunions de la Banque et du FMI, lundi à Marrakech, pour demander d’en terminer avec ces financements, alors qu’une manifestation sur ce thème est prévue vendredi.
Ajay Banga a appelé à une discussion sur le rôle du gaz, moins émetteur que le pétrole et surtout le charbon, dans la transition énergétique. « Nous pensons qu’il joue un rôle mais un tout petit rôle », a-t-il avancé.
« La question la plus importante c’est comment on peut continuer à agir en faveur des énergies renouvelables », a-t-il estimé.
Avec les réformes en cours, la BM pourrait augmenter ses capacités de financement à 150 milliards de dollars ou plus au cours des dix prochaines années, a avancé le responsable, jugeant que ce n’était « pas suffisant ».
« Après avoir forgé une meilleure banque, il nous faudra une banque plus grosse », a-t-il lancé sans rentrer dans les détails.