A Madagascar, la présidente de l’Assemblée nationale demande «la suspension» de la présidentielle, prévue dans une semaine
A une semaine du premier tour de la présidentielle à Madagascar, la présidente de l’Assemblée nationale a demandé jeudi «la suspension de l’élection», déjà reportée une fois. Cette requête intervient dans un contexte tendu de manifestations régulières de l’opposition depuis plus d’un mois.
Le président sortant, Andry Rajoelina, candidat à sa réélection à Madagascar, fait face à des contestations de l’opposition qui dénonce une machination en vue d’assurer un second mandat. Le camp du président a rejeté une demande de suspension des élections, prévues pour le 16 novembre, qualifiant la demande d' »farfelue ». La présidente de l’Assemblée, Christine Razanamahasoa, tente une médiation et demande la suspension de l’élection, arguant que les conditions pour un scrutin apaisé ne sont pas réunies.
Le premier tour, initialement prévu le 9 novembre, a déjà été reporté d’une semaine en raison de troubles. Treize candidats sont en lice, dont onze de l’opposition dénoncent un « coup d’État institutionnel ». Des manifestations ont eu lieu malgré les interdictions, avec des incidents violents réprimés par les forces de l’ordre. La naturalisation française de Rajoelina en 2014 a créé la controverse, mais la justice a rejeté les recours contestant sa nationalité malgache.
La situation suscite une profonde préoccupation au niveau international, avec huit pays et organisations exprimant leur inquiétude et appelant à la responsabilité. Des organisations de la société civile malgache ont également appelé à l’annulation du premier tour, mettant en garde contre une crise violente si le scrutin était maintenu.