Tunisie. une élection marquée par une abstention massive
La Tunisie a organisé des élections locales peu fréquentées, avec seulement 11,66% de participation sur les 9 millions d’électeurs.
Ces élections visent à mettre en place une deuxième chambre au Parlement, dans le cadre des modifications constitutionnelles effectuées par le président Kais Saied, critiqué par l’opposition pour son approche « autoritaire ».
Saied a consolidé tous les pouvoirs depuis juillet 2021, et la deuxième chambre devrait être investie en juin 2024 après un processus complexe impliquant des scrutins locaux et des tirages au sort. L’objectif de cette chambre sera de se prononcer sur le budget de l’État et les projets de développement régional.
Les élections locales de dimanche ont attiré une faible affluence, suscitant des commentaires mitigés parmi les citoyens, certains exprimant leur compréhension du désintérêt envers ces élections.
L’Isie annoncera les résultats préliminaires du premier tour le 27 décembre. Le second tour est prévu en février.
L’opposition a appelé à boycotter un vote « illégal » et « imposé », selon elle, par le président Saied pour parachever son processus « autoritaire ».
Depuis février, les autorités ont incarcéré plus d’une vingtaine d’opposants, dont le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi et le cofondateur du Front de salut national –principale coalition d’opposants– Jawhar Ben Mbarek, ainsi que d’anciens ministres et hommes d’affaires.
Plus de 260 personnalités tunisiennes ont signé une pétition nationale pour s’opposer à un scrutin « inutile », estimant que le pouvoir « continue de mettre en oeuvre son projet politique imposé aux Tunisiens ».
Ces élections visent, selon les signataires, à « affaiblir le pouvoir local, à le disperser, et à en faire un autre instrument docile entre les mains du pouvoir exécutif ».