Le Burkina Faso inaugure sa première installation de traitement des résidus miniers
Le Burkina Faso, actuellement dirigé par un régime militaire axé sur la préservation de la souveraineté nationale, a inauguré mardi sa toute première usine de traitement des résidus miniers, marquant ainsi une première dans ce pays producteur d’or, comme l’a constaté un journaliste de l’AFP.
Cette inauguration s’est déroulée dans la zone industrielle de Kossodo, en périphérie de la capitale Ouagadougou, en présence du président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré.
Le président de transition a souligné que les machines utilisées ont été entièrement construites localement, affirmant avec confiance que le Burkina Faso est le deuxième pays en Afrique à développer cette technologie, saluant l' »ingéniosité » de cette « révolution burkinabè ».
Il a ajouté que cette avancée représente une évolution positive vers la souveraineté et la gestion autonome des ressources du pays. Le président a également encouragé d’autres nations africaines à considérer le Burkina Faso comme un partenaire dans le traitement des résidus miniers, mettant en avant la technologie développée localement.
Le président directeur général de Golden Hand, la société exploitant l’usine, Joachim Marie Emmanuel Tapsoba, a expliqué que l’usine, conçue par des experts locaux, vise à traiter les métaux contenus dans les résidus des mines d’or.
Cette initiative permettra au Burkina Faso de traiter les résidus miniers sur place, offrant ainsi un contrôle total sur ces matériaux qu’il exportait précédemment pour traitement, ont souligné les responsables de l’usine.
Au Burkina Faso, la production aurifère qui contribue autour de 14% aux recettes de l’Etat burkinabè a reculé de 13,7% en 2022 par rapport à 2021, passant de 66,8 à 57,6 tonnes, selon les chiffes officiels.
Fin novembre, les autorités de la transition issues d’un coup d’Etat au Burkina Faso ont lancé la construction d’une première raffinerie d’or, d’une capacité de production annuelle de 150 tonnes d’or pur à 99,99%, soit environ 400 kg d’or par jour.
En février 2023, les autorités burkinabè avaient par ailleurs réquisitionné 200 kg d’or produits par une filiale du groupe canadien Endeavour Mining pour «nécessité publique», une décision «dictée par un contexte exceptionnel», selon le gouvernement.
Le Burkina lutte depuis 2015 contre des groupes jihadistes affiliés à l’Etat islamique et à Al-Qaïda qui frappent également le Mali et le Niger voisins, deux pays également gouvernés par des régimes militaires et dont Ouagadougou s’est rapproché ces derniers mois.