Mozambique. la violence s’intensifie à Cabo Delgado
La violence dans la province de Cabo Delgado, au nord du Mozambique, continue de s’intensifier et de se propager, déplaçant et traumatisant des milliers de personnes, a averti lundi Médecins sans frontières (MSF).
«Six ans après le début du violent conflit dans le nord du Mozambique, les habitants de Cabo Delgado vivent toujours dans la peur», a déclaré l’organisation humanitaire dans un communiqué, signalant que rien qu’en 2024, plus de 80.000 personnes ont dû fuir suite aux attaques des groupes armés.
À cet égard, elle a exprimé sa profonde préoccupation par le sort des familles déplacées qui ont un besoin urgent de nourriture, d’abris, de produits de première nécessité et de soins de santé.
De même, l’ONG a fait savoir que le district de Macomia (nord) continue d’être l’une des zones les plus durement touchées par le conflit, les dégâts causés aux infrastructures ayant considérablement réduit l’accès aux soins de santé.
Selon Esperança Chinhanja, psychologue MSF à Macomia, «les personnes déplacées ont souvent été très traumatisées par la violence. Certaines souffrent d’anxiété, de crises de panique, d’insomnie, d’isolement, etc.».
La province de Cabo Delgado se trouve depuis 2017 en proie aux attaques des insurgés et à une crise humanitaire qui met en péril la vie de milliers d’habitants.
Cette province riche en gaz et en pétrole a été le théâtre de violentes incursions commises par des militants du groupe Ahlu Sunna wal Jamaa, faisant des centaines de victimes et poussant des dizaines de milliers d’habitants à fuir la région.
Pour faire face à cette situation et apaiser les troubles récurrents, plus de 3.100 soldats de plusieurs États membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont été déployés dans la province.