Crimes contre l’humanité : l’ex-commandant rebelle libérien Kunti Kamara condamné à Paris, en appel, à trente ans de réclusion
La cour d’assises de Paris a condamné, mercredi 27 mars, à trente ans de réclusion criminelle l’ex-commandant rebelle libérien Kunti Kamara, jugé en appel pour actes de barbarie et complicité de crimes contre l’humanité lors de la première guerre civile au Liberia (1989-1996).
Cet ancien commandant faisait partie du Mouvement uni de libération du Liberia pour la démocratie (Ulimo), qui luttait contre la milice rivale de Charles Taylor.
Il avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en première instance à Paris, fin 2022, au terme d’un procès inédit qui s’était tenu au titre de la « compétence universelle » exercée par la France, sous certaines conditions, pour juger les crimes les plus graves commis hors de son sol.
Après trois semaines de débats en appel, l’accusé de 49 ans a été reconnu coupable mercredi d’une série d’« actes de tortures et de barbarie inhumains » contre des civils en 1993-1994, dont le supplice infligé à un enseignant dont il aurait mangé le cœur, la mise à mort d’une femme qualifiée de « sorcière » et des marches forcées imposées à la population.
Les crimes de guerre n’ont jamais été jugés dans le pays, où d’anciens chefs rebelles occupent aujourd’hui de hautes fonctions dans l’appareil d’Etat. Lors de son discours d’investiture fin janvier, le nouveau président, Joseph Boakai, a cependant déclaré que son gouvernement étudierait la possibilité d’ouvrir un tribunal des crimes de guerre.