Ethiopie. l’UA appelle à « mettre un terme aux hostilités » dans le Nord
L’Union africaine (UA) a fait part vendredi de sa « préoccupation » face à « l’escalade des tensions entre communautés locales » dans le Nord de l’Ethiopie et appelé à « mettre un terme aux hostilités » qui ont déplacé au moins 50.000 personnes, selon l’ONU.
Des affrontements armés entre des combattants des régions du Tigré et de l’Amhara ont éclaté les 13 et 14 avril dans la ville d’Alamata et les districts voisins de Raya Alamata, Zata et Ofla.
Ces zones sont situées dans la zone de Raya, revendiquée par les deux régions.
Lundi, l’agence humanitaire de l’ONU (Ocha) estimait que plus de 50.000 civils avaient été « déplacés par les affrontements armés » dans cette région, sans plus de détails.
Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, « suit avec une profonde préoccupation l’escalade des tensions entre communautés locales » et appelle « toutes les parties à mettre fin aux hostilités », affirme dans un communiqué l’UA dont le siège se trouve dans la capitale éthiopienne Addis Abeba.
L’identité exacte des combattants impliqués dans les récents affrontements reste floue et la situation sur place est impossible à vérifier, les autorités fédérales restreignant l’accès à la région.
Rattachées administrativement au Tigré dans les années 1990, les zones de Raya (Sud du Tigré) et Wolkait (Ouest du Tigré) sont revendiquées depuis des décennies par l’ethnie amhara.
Des milices et « forces spéciales » de la région de l’Amhara y ont pénétré en novembre 2020, quand a éclaté un conflit entre les autorités tigréennes du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et le gouvernement fédéral, et ont installé leur propre administration.
Selon un accord de paix signé entre gouvernement fédéral et TPLF en novembre 2022 à Pretoria, les forces amhara devaient s’en retirer.
Moussa Faki « plaide pour le respect et la mise en place » de l’accord de Pretoria et pour un « dialogue politique » pour « répondre aux problématiques des territoires contestés ».
Le 17 avril, les autorités régionales de l’Amhara ont accusé le TPLF de « mener une invasion (…) en violation complète de l’accord de Pretoria ».
La veille, le président de l’administration intérimaire du Tigré, Getachew Reda, avait évoqué sur X des « événements dans le Sud du Tigré, et d’autres territoires occupés ». Il affirmait qu’ils ne relevaient pas d’un « conflit entre le gouvernement fédéral et l’administration intérimaire/ou le TPLF », ni d' »un conflit entre les administrations du Tigré et de l’Amhara » mais était l’oeuvre « des ennemis tenaces de (l’accord de) Pretoria ».
Plusieurs ambassades en Ethiopie, dont celles de France, Grande-Bretagne, Allemagne et des Etats-Unis, ont manifesté leur inquiétude samedi dernier, se disant « préoccupées par les informations faisant état de violences dans les zones contestées du Nord de l’Éthiopie » et appelant à une « désescalade » et à « la protection des civils ».