Géopolitique. « Corridor de Lobito », le plan américain pour contrer la « route de la soie » chinoise
L’Afrique est devenue un champ de bataille international de plus en plus intense, avec une importante présence de la Chine. Cette dernière a bénéficié de sa puissance financière considérable pour pénétrer les pays du continent et établir solidement ses positions à travers des approches multidimensionnelles, parvenant ainsi à offrir une alternative aux anciennes puissances coloniales.
Cette montée en puissance chinoise en Afrique, a sonné l’alarme dans les capitales occidentales, les poussant à tenter de contenir l’expansion de Pékin à travers des projets concurrents, parmi lesquels le « corridor de Lobito » occupe une place prépondérante.
Le corridor de Lobito, également appelé « le corridor transafricain », est une appellation qui souligne sa nature qui traverse trois pays du continent. Il est formé par une ligne ferroviaire longue de 1300 kilomètres, s’étendant du port de Lobito en Angola, sur l’océan Atlantique à l’ouest du continent, jusqu’à la ville de Luau, à la frontière nord-est de l’Angola avec la République démocratique du Congo, près du nord-ouest de la Zambie.
Ces deux pays font partie de la région appelée « Ceinture de cuivre » africaine. La ligne continue sur 400 kilomètres supplémentaires à l’intérieur de la République démocratique du Congo, se terminant à la ville de Kolwezi, au cœur des zones minières.
Bien que la ligne soit ancienne, elle a été réactivée, comme l’ont annoncé conjointement les États-Unis et l’Union européenne en septembre 2023, exprimant leur soutien à la poursuite du développement et de l’expansion du corridor pour inclure la Zambie.
Selon le site Economist Intelligence, la gestion de la ligne sera confiée à plusieurs entreprises européennes sous la direction de « Lobito Atlantic Railways », qui a obtenu un accord de concession du gouvernement angolais pour plusieurs décennies.
Un investissement de plus de 450 millions de dollars américains est prévu en Angola pour moderniser l’infrastructure ferroviaire, en plus d’un autre investissement de 100 millions de dollars aux fins de développement en République démocratique du Congo et en Zambie.
Une fois le projet achevé, la ligne de chemin de fer sera capable de traiter un volume de marchandises atteignant 5 millions de tonnes par an (contre moins d’un million de tonnes actuellement), provenant principalement de la République démocratique du Congo et de la Zambie.
Ce projet constitue le plus important investissement américain dans les infrastructures en Afrique, avec un soutien de 250 millions de dollars de la part de Washington, en plus des flux financiers provenant de l’Union européenne et d’autres institutions.