Burkina. Le gouvernement demande à l’UE d’ »éviter de prendre des positions sans avoir écouté les Sahéliens »
Le ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur, Jean Marie Karamoko Traoré, a demandé à l’Union européenne (UE) « d’éviter de prendre des initiatives ou des positions sans avoir écouté les Sahéliens qui ont la juste mesure de la situation qu’ils vivent ».
Au cours d’une audience accordée, lundi à Ouagadougou, à la représentante spéciale de l’Union européenne au Sahel, Emanuella Del Re, M. Traoré a demandé à son partenaire de l’UE de « savoir poser le bon diagnostic », a rapporté l’Agence d’information du Burkina (AIB).
Le ministre burkinabé a aussi déploré, selon la même source, « l’alignement de certains partenaires derrière l’ONG Human Right Watch à propos des allégations de violations des droits humains par les forces combattantes ».
La représentante spéciale de l’UE au Sahel a demandé au gouvernement burkinabè des éléments d’information sur les perspectives de la Transition et de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), sur les rapports entre le Burkina Faso et des pays voisins ou non, africains et hors africains, ainsi que sur les velléités de violations des droits humains qui ont récemment défrayé la chronique.
Répondant au sujet du projet d’intégration des pays du Sahel, le chef de la diplomatie burkinabè a dit à la responsable européenne que l’AES est aujourd’hui l’expression d’une dynamique qui met en avant le principe de la souveraineté de ses Etats membres, qui compte avant tout sur des moyens endogènes pour sortir de la crise sécuritaire, tout en comptant également sur des partenaires sincères qui ont une lecture juste de la situation qui prévaut au Sahel, ajoute-t-on.
Rassurant que son institution continuera d’être un partenaire privilégié du Burkina Faso, la diplomate européenne a « souhaité la poursuite du dialogue en vue de consolider les relations avec le Pays des hommes intègres ».
A signaler que le gouvernement du Burkina Faso a annoncé la tenue les 25 et 26 mai d' »assises nationales », pour décider de la suite de la transition, qui s’achève le 1er juillet 2024.
Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements terroristes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI), qui ont fait plus de 20.000 morts et quelque deux millions de déplacés.