Afrique du Sud. l’ANC perd sa majorité au Parlement
Le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir depuis trente ans en Afrique du Sud, a échoué à conserver sa majorité absolue à l’Assemblée nationale en obtenant seulement 40% des suffrages exprimés lors des élections législatives de mercredi dernier, a annoncé dimanche la Commission électorale (CEI).
Plus de 27 millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales se sont rendus cette semaine aux urnes pour élire leurs députés, qui désigneront à leur tour le prochain chef de l’État, dans un scrutin annonciateur de changements profonds dans le paysage politique du pays.
Le parti de Nelson Mandela, qui a obtenu 159 sièges au Parlement, est suivi par le principal parti de l’opposition, l’Alliance démocratique (DA) avec 21,80% des voix (87 sièges), le parti nouvellement crée de Jacob Zuma, «uMkhonto weSizwe» (MK) avec 14,59% (58 sièges) et les Combattants pour la liberté économique (EFF) avec 9,52% (39 sièges).
Le Parti MK a fait une percée spectaculaire dans la province de KwaZulu-Natal (est), devançant même l’ANC et l’Inkatha Freedom Party (IFP).
Le taux de participation s’est établi à 58,63%, en baisse par rapport aux 66% enregistrés lors du précédent scrutin organisé en 2019.
Affaibli lors de ce scrutin très disputé, l’ANC doit désormais nouer des alliances avec les autres partis politiques pour former un gouvernement de coalition.
Le secrétaire général du parti, Fikile Mbalula, a déclaré que les résultats de ce scrutin envoient un message clair à l’ANC, notant que des discussions en interne et avec d’autres partis seront lancées durant les prochains jours.
Plusieurs sondages avaient prédit que l’ANC, qui détenait 230 des 400 sièges (57,50%) à l’Assemblée nationale, perdra sa majorité pour la première fois depuis les premières élections démocratiques tenues en 1994.
Ils ont pointé du doigt la crise de l’électricité, le coût de la vie, le chômage endémique, la criminalité et la corruption comme étant les facteurs les plus importants qui ont terni l’image du parti historique du pays et porté un coup dur à sa popularité.