La Somalie menace d’expulser les troupes éthiopiennes à moins que l’accord sur le port du Somaliland ne soit annulé
La Somalie a annoncé qu’elle expulserait d’ici la fin de l’année des milliers de soldats éthiopiens déployés dans le pays pour contribuer à sa sécurité, à moins qu’Addis-Abeba ne renonce à un accord portuaire controversé avec la région séparatiste du Somaliland, a déclaré un haut responsable somalien lundi.
Selon des experts en sécurité et des diplomates étrangers, cette décision risque d’aggraver l’instabilité en Somalie, car les forces locales ne pourraient pas combler le vide sécuritaire, ce qui pourrait être exploité par les combattants d’Al-Shabaab, une filiale d’Al-Qaïda.
Environ 3 000 soldats éthiopiens sont actuellement déployés en Somalie dans le cadre d’une mission de maintien de la paix de l’Union africaine (Atmis) pour lutter contre Al-Shabaab, qui contrôle de vastes portions du pays, tandis qu’entre 5 000 et 7 000 autres sont stationnés dans plusieurs régions en vertu d’un accord bilatéral.
Les relations entre Mogadiscio et Addis-Abeba se sont fortement détériorées cette année après qu’Addis-Abeba, un pays enclavé, ait accepté de louer 20 km de littoral au Somaliland – une région de la Somalie qui revendique son indépendance et qui jouit d’une autonomie effective depuis 1991, bien qu’elle n’ait pas été reconnue internationalement.
L’Éthiopie a proposé de reconnaître éventuellement le Somaliland en échange de l’autorisation d’installer une base navale et un port commercial – une initiative qualifiée d’illégale par Mogadiscio.
« Si l’accord n’est pas annulé d’ici la fin juin, ou lors de la décision du nouveau mandat de la mission, tous les soldats éthiopiens, qu’ils soient de l’Atmis ou du contingent bilatéral, devront partir », a déclaré Hussein Sheikh-Ali, conseiller à la sécurité nationale de la Somalie, à Reuters lors d’un entretien téléphonique.