Le Burkina Faso rappelle tous ses diplomates en Côte d’Ivoire
Plusieurs sources ont confirmé à Jeune Afrique que tout le personnel diplomatique burkinabè en Côte d’Ivoire, aussi bien de l’ambassade que des consulats d’Abidjan et de Bouaké, avait été rappelé.
À la mi-septembre, les diplomates avaient reçu un courrier de Karamoko Jean-Marie Traoré, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, les invitant, sans plus d’explications, à rentrer au pays. Le personnel administratif, lui, devrait rester sur place.
La situation s’est tendue depuis le coup d’État qui a porté le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir. Au début de septembre dernier, Léon Adom Kacou Houadja, le ministre ivoirien des Affaires étrangères, a convoqué le chargé d’affaires burkinabè en poste à Abidjan pour l’informer que les services de renseignement de son pays avaient découvert, en janvier, l’existence d’un camp dans lequel vivraient une cinquantaine de démobilisés de l’armée ivoirienne.
Ces hommes auraient été entraînés à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, dans le but de mener des opérations de déstabilisation en Côte d’Ivoire. Cette convocation a-t-elle précipité le rappel des diplomates burkinabè ? De son côté, Ouagadougou accuse Abidjan de chercher à renverser le régime, sans apporter de preuves. Il dénonce également le fait que de nombreux journalistes, leaders politiques et hommes d’affaires qui critiquent la manière dont le pays est géré depuis le coup d’État vivent en exil en Côte d’Ivoire.
Le 23 septembre dans la soirée, Mahamoudou Sana, le ministre burkinabè de la Sécurité, a réaffirmé que la Côte d’Ivoire hébergeait des personnalités impliquées dans « une entreprise de subversion contre [le Burkina Faso] ». Interrogé à ce sujet, le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, a nié l’implication de son pays dans de telles activités tout en assurant que la Côte d’Ivoire était « une terre d’hospitalité et d’accueil ».
Avec Jeune Afrique