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Migrants. premier transfert de l’Italie vers l’Albanie

L’Italie a commencé à transférer le 14 octobre le premier groupe de migrants vers les centres qu’elle gère en Albanie, une première pour un pays membre de l’Union européenne, en vertu d’un accord controversé.

Seize personnes originaires du Bangladesh et de l’Égypte, parties des côtes libyennes et interceptées par des patrouilleurs italiens dans les eaux internationales, sont arrivées mercredi 16 octobre dans le port de Shéngjin à bord du navire militaire italien Libra. Dans sa lettre aux 27 États membres, Ursula van der Leyen saluait « cette voie possible de centres de retour en dehors de l’Union que l’Europe devrait continuer à explorer ».

Si l’objectif déclaré par le gouvernement italien est de désengorger les centres d’accueil italiens et de décourager les départs, l’expérience ne fait que démarrer. Le parcours des demandeurs d’asile sera, à chaque étape, pendant trois mois, sous la stricte surveillance d’observateurs du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR).

Bien que les centres soient basés en Albanie, toute la procédure, de l’interception en mer au rapatriement en cas de rejet des demandes d’asile, en passant par la sélection des personnes et l’examen des demandes, est sous juridiction italienne, et dépend de la préfecture et des magistrats de Rome. Ce sont les Italiens, qui ont construit et qui géreront intégralement les deux centres, le hotspot de Shéngjin comme le centre de rétention de Gjadér, la police albanaise n’assurant que la sécurité extérieure aux centres.

Parmi les migrants interceptés en Méditerranée centrale par les gardes-côtes ou la police italienne – pas ceux sauvés par les bateaux des ONG – ne sont envoyés en Albanie que les hommes majeurs, en bonne santé et sans famille, venant de pays considérés comme « sûrs ».

Les femmes, enfants, personnes âgées, malades et victimes de tortures seront, eux, accueillis en Italie. Seulement une fraction de ceux qui arrivent par la mer passeront donc par les centres albanais. C’est en mer qu’ils sont sélectionnés, avant d’être transférés sur le bateau militaire stationné à 37 km au sud de Lampedusa, le Libra, qui en deux jours de navigation les emmène en Albanie.

Arrivés dans le port de Shéngjin, à une heure au nord de Tirana, ils sont identifiés, font l’objet d’une vérification plus approfondie de leur statut et d’un contrôle sanitaire. « Là, écrit Il Corriere, les migrants sont rafraîchis, reçoivent des vêtements propres et un QR Code, subissent un examen de santé et peuvent déposer avec une assistance une demande d’asile. Le tout dans la journée, car il n’y a pas de lits à Shéngjin. »

Efficacité administrative 

S’ils remplissent les critères requis, ils sont alors transférés à 20 km à l’intérieur des terres dans le site de Gjadér, un site désaffecté de l’armée de l’air albanaise, entouré de hautes murailles. C’est là qu’ils sont détenus le temps que leur demande d’asile soit traitée, en 28 jours maximum (contre plusieurs mois en Italie), plus un délai d’appel qui vient d’être réduit à 7 jours (contre 14 en Italie). Prévu pour avoir 880 places, le centre de Gjadér n’en a encore que 352.

Si leur demande est rejetée, un ordre d’expulsion sera émis, et les migrants seront transférés à l’intérieur même du centre de Gjadér dans un centre de détention spécifique, de 24 places aujourd’hui, de 144 à terme, en attente d’un rapatriement, dont on ne sait encore comment il sera organisé.

Source: Le Figaro

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