Afrique du Sud. Appel au contrôle des armes à feu après la recrudescence des massacres
Plus de 100 personnes ont été tuées dans de multiples massacres au cours des trois derniers mois en Afrique du Sud, ce qui relance la question du contrôle des armes à feu, a indiqué lundi un groupe d’ONG.
Le groupe de pression luttant contre la prolifération des armes à feu illégales a exhorté le gouvernement sud-africain à renforcer ses stratégies de contrôle de ces armes pour mettre fin aux fusillades de masse qui continuent de ravager le pays.
Gun Free South Africa (GFSA) a déclaré, dans un communiqué, que ses recherches ont révélé qu’en moins de trois mois, plus de 100 personnes sont mortes dans des fusillades de masse à travers le pays.
Parmi les récentes fusillades de masse, cinq membres d’une même famille ont été abattus dans le village de Bityi, dans la province du Cap-Oriental.
La semaine dernière, sept membres d’une même famille ont été tués à Orange Farm, alors qu’il y a trois semaines, 18 personnes ont été abattues à Lusikisiki, dans la même région.
Claire Taylor, chercheuse à la GFSA, a déclaré que les fusillades de masse, au cours desquelles quatre personnes ou plus sont abattues, sont devenues de plus en plus fréquentes en Afrique du Sud.
«Pour protéger les communautés, nous devons réduire la disponibilité des armes à feu grâce à deux interventions clés. Il s’agit de récupérer les armes illégales déjà en circulation et de mettre en œuvre des mesures rigoureuses pour empêcher les armes légales de s’infiltrer sur le marché illégale», a-t-elle préconisé.
Pour sa part, la directrice de Gun Free South Africa, Adele Kirsten, a critiqué les partis politiques pour n’avoir pas accordé suffisamment d’attention à la question du contrôle des armes à feu dans leurs programmes.
«Alors que presque tous les principaux partis politiques incluent la lutte contre la criminalité violente comme un élément clé de leurs manifestes électoraux de 2024, la plupart ne mentionnent pas le contrôle des armes à feu, même si ces armes sont le principal outil utilisé dans les meurtres dans le pays», a-t-elle déploré.
Mme Kirsten soutient que la lutte contre la criminalité liée aux armes à feu doit être une priorité pour l’exécutif et les partis politiques pour rendre le pays sûr pour tous ceux qui y vivent.
Les Sud-africains estiment que leur pays est l’un des plus dangereux au monde et seulement 30 % d’entre eux déclarent se sentir en sécurité, révèle un rapport. La dernière mise à jour annuelle sur la sécurité mondiale, réalisée par le groupe de sondage Gallup, fait écho, concernant l’Afrique du Sud, à l’enquête sur la gouvernance, la sécurité publique et la justice 2023-24 de l’Agence sud-africaine des statistiques, qui révèle une baisse du sentiment de sécurité parmi les individus.
Quelque 6.198 meurtres et 9 000 viols ont été recensés entre avril et juin 2024 en Afrique du Sud, des chiffres alarmants qui attisent le sentiment d’insécurité dans ce pays d’Afrique australe, selon le ministère de la Police.