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Botswana. Le parti au pouvoir, BDP, favori des élections

Le Botswana organise, ce mercredi, ses 11èmes élections générales, qui s’annoncent comme les plus compétitives de l’histoire du pays, au point de menacer le règne sans partage du Parti démocratique du Botswana (BDP), au pouvoir depuis l’indépendance il y a plus d’un demi-siècle.

Ces élections détermineront le 13e Parlement et éliront les Conseils locaux dans tout le pays. Il y a un total de 69 sièges à l’Assemblée nationale et 609 sièges aux conseils locaux, tous à pourvoir selon le système de vote majoritaire à un tour. Le Président du Botswana est élu indirectement par l’Assemblée nationale pour un maximum de deux mandats de 5 ans.

Le fait que le pays organise régulièrement des élections depuis son indépendance en 1966 a conduit certains commentateurs à le caractériser comme un exemple de démocratie et de bonne gouvernance dans le continent.

Le Président sortant, Mokgweetsi Masisi, se présentera pour sa réélection en tant que porte-étendard du Parti démocratique du Botswana (BDP).

Malgré les solides références démocratiques du pays, le parti au pouvoir détient la majorité parlementaire depuis les premières élections postindépendance du pays en 1969.

Son principal opposant restera probablement Duma Boko du parti Umbrella for Democratic Change (UDC), qui a recueilli plus d’un tiers des voix en 2019.

Un autre outsider et figure montante de la politique botswanaise est Mephato Reatile du Front patriotique du Botswana (BPF). Il a reçu le soutien de l’ancien Président Ian Khama et pourrait également défier le parti de Masisi.

Dumelang Saleshando du Botswana Congress Party (BCP), qui s’est séparé de l’UDC l’année dernière, complète les candidats à la Présidentielle de cette année.

– Le parti au pouvoir, BDP, favori des élections

Plusieurs analystes politiques prédisent une victoire du Parti démocratique du Botswana lors de ce scrutin, arguant que l’échec de l’Umbrella for Democratic Change à construire une coalition solide renforcera indubitablement les chances du BDP d’obtenir une majorité parlementaire.

C’est le point de vue du cabinet d’études Business Monitor International (BMI), qui s’attend à ce que le BDP remporte ces élections générales. «La récente rupture des négociations entre le Front patriotique du Botswana et l’UDC signale une fragmentation continue au sein de la principale coalition d’opposition», explique-t-il, notant que cela est de bon augure pour le Président sortant Masisi, qui reste favori pour obtenir un deuxième mandat.

Néanmoins, certains observateurs soutiennent que la coalition d’opposition UDC, formée à l’approche des élections de 2019 et dirigée par Duma Boko, représente le plus grand défi à relever jusqu’à présent pour le parti au pouvoir. L’ opposition botswanaise, historiquement fragmentée et faible, a connu un regain de confiance depuis sa victoire aux élections partielles de 2022.

De surcroit, le soutien du BDP a été mis à mal par une guerre fratricide entre Masisi et son prédécesseur, l’ancien président Ian Khama. En septembre dernier, Khama est rentré après trois ans d’exil volontaire en Afrique du Sud et est accusé de blanchiment d’argent et de possession illégale d’armes à feu.

Ces querelles ont pour effet de fragiliser la position électorale dominante du BDP, qui avait réalisé le plus mauvais score de son histoire aux élections générales de 2014 en tombant sous la barre symbolique des 50 % des suffrages.

Profitant de la crise, la coalition UDC espère se démarquer et récolter le plus de voix possibles. «L’élection s’annonce très serrée», commente l’analyste Peter Fabricius, de l’Institut sud-africain pour les études de sécurité (ISS).

Lors de la campagne électorale, l’opposition a insisté sur le fait que le BDP est au pouvoir depuis trop longtemps et n’en a pas assez fait pour transformer la vie du peuple. Le Président sortant Masisi pense, quant à lui, qu’il en a assez fait en un an pour démontrer son engagement à réformer le parti dans l’intérêt du peuple.

Alors que le pays s’est efforcé de diversifier ses sources de croissance économique, passant de l’exploitation minière au secteur bancaire et au tourisme, le chômage est resté à 20 %.

Toutefois, les vastes richesses du Botswana en diamants ont facilité l’éducation et la santé gratuite. En conséquence, après des décennies de croissance moyenne de 8 % par an, son produit intérieur brut par habitant est supérieur à 8 000 dollars, soit huit fois celui du Zimbabwe, cinq fois celui de la Zambie et environ deux tiers de celui de la Namibie, ses voisins.

Dans ce contexte, les électeurs voteront donc pour les candidats du parti qui, selon eux, peut s’attaquer au chômage, à l’inégalité et à la dépendance excessive à l’égard des diamants en voie de disparition.

Lors des élections de 2019, le Parti démocratique du Botswana a remporté la victoire en obtenant la majorité des suffrages, suivi par la coalition d’opposition «Umbrella for Democratic Change», l’Alliance pour le progrès (AP) et le parti de la réelle alternative (RAP).

Il va sans dire que quel que soit le parti qui arrivera en tête de ces élections générales, la compétitivité accrue renforcera le système multipartite du pays et incitera toutes les formations politiques à proposer des politiques innovantes qui répondent aux intérêts de la population.

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