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Burkina Faso. Gel des biens de plusieurs personnalités pour « financement du terrorisme »

Les autorités de transition au Burkina Faso ont décrété le gel pour six mois renouvelables des avoirs de 113 personnes, dont l’ex-président Paul-Henri Sandaogo Damiba, et de deux groupes armés pour « financement du terrorisme », selon un arrêté ministériel.

La mesure concerne 113 personnes physiques et deux « organisations terroristes »: le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) et l’État islamique au grand Sahara (EIGS), « responsables d’actes jihadistes au Burkina Faso », selon l’arrêté daté de mardi et signé par le ministre burkinabè de l’Economie et des Finances, Aboubacar Nacanabo.

Parmi la centaine de personnes visées figure notamment l’ancien président burkinabè Paul-Henri Sandaogo Damiba, en exil au Togo. Ce dernier avait été renversé en septembre 2022 par le capitaine Ibrahim Traoré, actuel chef de l’Etat, selon la presse locale.

M. Damiba a été radié fin octobre de l’armée avec une quinzaine d’officiers, notamment pour des faits présumés « d’intelligence avec une puissance étrangère » ou « des groupes terroristes visant à déstabiliser le Burkina Faso ».

Outre le gel de leurs « biens et ressources économiques », les personnes visées ont été frappées de l' »interdiction de voyager durant toute la période de gel de leurs biens et de leurs ressources économiques », précise le texte, qui cite également l’ancien commandant des forces spéciales burkinabè, Ahmed Kinda, tué pendant une tentative d’évasion et que les autorités avaient présenté il y a quelques mois comme le « chef » d' »opérations de déstabilisation » impliquant les officiers radiés.

L’ancien numéro 2 des services de renseignement, le commandant Sékou Ouédraogo, et d’anciens ministres comme le général Djibril Bassolé et Alpha Barry, fondateur du groupe de presse Oméga médias, tous deux en exil, sont aussi visés par l’arrêté ministériel.

Parmi les 113 personnes visées par l’arrêté, plusieurs dizaines, toutes de nationalité burkinabè- certaines sont condamnées et purgent leurs peines -, voient leurs biens gelés pour « association de malfaiteurs terroristes », « assassinats terroristes » ou « détention illégale d’armes à feu », selon des médias.

Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des violences terroristes attribuées à des bandes armées affiliées à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique. Elles ont fait en tout plus de 26.000 morts.

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