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Et si Trump venait à reconnaître le Somaliland ?

Sous Donald Trump, la Maison-Blanche pourrait bientôt reconnaître le Somaliland comme le plus jeune pays du monde. Cette région autonome située en Somalie semble en effet sur le point de franchir un cap décisif, alors que Trump s’apprête à réintégrer la présidence en janvier.

Le soutien au Somaliland a gagné en ampleur parmi les Républicains responsables des affaires africaines au Congrès, les think tanks conservateurs de Washington, ainsi que les conseillers potentiels de Trump sur l’Afrique. Plusieurs de ces acteurs ont confié à Semafor Africa qu’ils encourageraient Trump à officialiser cette reconnaissance, même si elle ne se concrétisait pas dès son premier jour en fonction.

Une telle décision offrirait aux États-Unis un avantage stratégique en Afrique de l’Est, notamment en permettant à leurs services de renseignement de surveiller les mouvements d’armes dans cette région instable et de contrer l’influence croissante de la Chine, qui dispose déjà d’une base militaire permanente à Djibouti. Les États-Unis pourraient également mieux suivre les activités des Houthis au Yémen voisin.

Le Somaliland, qui a proclamé son indépendance en 1991, a organisé en novembre dernier sa sixième élection démocratique réussie, marquée par l’accession au pouvoir du leader de l’opposition, Abdirahman Mohamed Abdullahi. Ces avancées démocratiques, en contraste avec les difficultés persistantes de la Somalie à organiser des élections en raison des conflits internes, suscitent l’admiration des Républicains et de leurs alliés.

Pour Peter Pham, ancien envoyé spécial pour l’Afrique sous Trump, « le processus démocratique du Somaliland témoigne de son potentiel en tant que partenaire des États-Unis et d’autres nations ».

À Hargeisa, la capitale du Somaliland, les habitants se disent optimistes quant aux perspectives d’indépendance renforcées par un éventuel retour de Trump à la Maison-Blanche. « Nous avons une opportunité en or d’obtenir, sinon une reconnaissance complète, du moins un partenariat beaucoup plus étroit avec les États-Unis », a déclaré Bashir Goth, chef de la mission du Somaliland à Washington.

Cependant, une reconnaissance officielle du Somaliland pourrait déstabiliser la Corne de l’Afrique – comprenant la Somalie, l’Éthiopie, Djibouti et l’Érythrée – et provoquer des remous diplomatiques, avertissent certains observateurs.

« Ils ont prouvé qu’ils sont capables de gérer leur pays et il est improbable qu’ils choisissent de revenir sous la tutelle somalienne », estime Joshua Meservey, analyste au Hudson Institute. Selon lui, les intérêts stratégiques des États-Unis devraient primer, même si cela mécontente les dirigeants somaliens.

En revanche, d’autres analystes, comme Ken Opalo, professeur à l’Université de Georgetown, soulignent les risques d’une telle décision : « Reconnaître le Somaliland pourrait fragiliser davantage la Somalie, déstabiliser la région et provoquer une vive opposition de l’Union africaine. »

Source: Semafor.com

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