Est de la RDC: Tshisekedi et Kagame attendus pour un sommet dimanche à Luanda
Le président de la République démocratique du Congo (RDC) et celui du Rwanda sont attendus ce dimanche à Luanda pour poursuivre les discussions sur le processus de paix dans l’est de la RDC.
João Lourenço, président de l’Angola et médiateur désigné par l’Union africaine (UA) dans le conflit opposant Kigali à Kinshasa, a déclaré jeudi à Pretoria qu’un accord de paix pourrait être signé à l’issue de cette nouvelle rencontre.
« Nous espérons vivement que ce sommet aboutira à la signature ou à une décision de signer prochainement un accord de paix durable entre les deux nations voisines », a-t-il affirmé.
Depuis novembre 2021, le groupe armé M23 (« Mouvement du 23 mars »), soutenu par Kigali et son armée, a pris le contrôle de vastes zones dans l’est de la RDC. Cette région, riche en minerais, est en proie à des violences depuis trois décennies.
Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, qui abrite plus d’un million d’habitants ainsi qu’un million de déplacés vivant dans des camps, est encerclée par les rebelles et des unités de l’armée rwandaise.
En octobre, la RDC et le Rwanda ont approuvé un document définissant les modalités du retrait des troupes rwandaises et de la neutralisation des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Ce groupe armé, composé d’anciens responsables hutus impliqués dans le génocide des Tutsi de 1994 et réfugiés en RDC, est perçu par Kigali comme une menace constante.
Le document militaire, connu sous le nom de « CONOPs » et consulté par l’AFP, prévoit une période de 90 jours pour « neutraliser les FDLR et lever les mesures défensives du Rwanda ».
Un précédent plan de sortie de crise, élaboré en août, stipulait que la neutralisation des FDLR devait précéder le retrait des troupes rwandaises. Cependant, ce plan a été rejeté par Kinshasa, qui exigeait une simultanéité des opérations.
Le Rwanda a confirmé la participation de Paul Kagame, accompagné de son ministre des Affaires étrangères Olivier Nduhungirehe, au sommet prévu en Angola. De son côté, la présidence congolaise a également confirmé la venue de Félix Tshisekedi, malgré la position récurrente de Kinshasa de refuser toute négociation directe avec Kigali, préférant réclamer des sanctions internationales contre le Rwanda.
« Notre pays fait face à des rébellions persistantes, notamment l’agression de l’armée rwandaise et des terroristes du M23″, a déclaré Félix Tshisekedi mercredi dans un discours au Parlement, qualifiant ces derniers d’ »ennemis de la République ».
La dernière rencontre entre les présidents congolais et rwandais remonte à octobre à Paris, mais aucune discussion directe n’avait eu lieu, même lors du sommet de la Francophonie où ils se trouvaient à proximité sans échanger.
Malgré la signature de plusieurs cessez-le-feu ces dernières années, tous ont été violés. Fin juillet, un nouvel accord de cessation des hostilités a été conclu après deux ans et demi de combats. Cependant, il a déjà été fragilisé par des offensives récentes du M23 et des affrontements réguliers entre rebelles et forces armées congolaises.
AFP