Le Parlement panafricain appelle à une médiation dans la crise post-électorale au Mozambique
Le Parlement panafricain (PAP), bras législatif de l’Union africaine, a appelé dimanche à une «médiation transparente» pour mettre fin à la crise post-électorale au Mozambique, qui est en proie à des violences meurtrières depuis deux mois.
Le Caucus Sud du Parlement panafricain, par l’intermédiaire de son président, Duduzile Sambudla-Zuma, a appelé dans un communiqué à un «processus de médiation inclusif et transparent» au Mozambique, pour trouver une solution à la crise et mettre ainsi fin aux destructions généralisées, au chao et aux troubles qui ont fait jusqu’à présent plus de 250 morts.
«Le Caucus du Sud exprime sa profonde tristesse et sa profonde préoccupation face à la crise post-électorale au Mozambique», a déclaré le PAP.
L’afro-députée a indiqué que le Caucus du Sud de l’institution législative panafricaine condamne sans équivoque la violence et appelle les Mozambicains à faire preuve de retenue, à adopter le calme et à privilégier le dialogue plutôt que la discorde.
Les violences post-électorales dans le pays voisin de l’Afrique du Sud se sont intensifiées, la semaine dernière, après que le Conseil constitutionnel du Mozambique a confirmé les résultats contestés des élections du 9 octobre dernier. Ces résultats ont donné la victoire au parti au pouvoir depuis un demi-siècle, le Front de libération du Mozambique (Frelimo) et à son candidat à la Présidentielle, Daniel Chapo.
Des barricades routières, des poteaux électriques tombés, des établissements vandalisés et pillés, y compris des unités de police, des stations-service et des succursales bancaires, sont ainsi les conséquences des manifestations post-électorales déclenchées à l’appel du candidat de l’opposition à la Présidentielle, Venâncio Mondlane.
En réaction à la proclamation des résultats des élections par le Conseil constitutionnel, Mondlane a averti, depuis l’exil, les citoyens de se préparer à «des jours difficiles à venir». «L’histoire est faite de moments épineux et difficiles, mais la vérité est que la victoire est garantie pour nous tous», a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.
Mercredi, une évasion massive a eu lieu près de la capitale Maputo, au cours de laquelle plus de 1 500 prisonniers se sont évadés. Au total, 33 détenus ont été tués après des affrontements avec le personnel pénitentiaire.
Les criminologues n’excluent pas que certains prisonniers aient traversé la frontière mozambicaine vers l’Afrique du Sud.