L’Unesco alerte sur une escroquerie aux fausses œuvres d’art africaines qui usurpe son image
L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a alerté, mercredi, sur une escroquerie aux fausses œuvres d’art africaines qui usurpe son image, d’un montant estimé à plus d’un million d’euros, affirmant qu’elle ne délivre aucun certificat ni aucune autorisation de commercialisation de biens culturels.
« L’Unesco appelle à la plus grande vigilance après avoir été saisie de nombreux signalements d’escroquerie et de trafic illicite de biens culturels en provenance d’Afrique, réalisés sous le couvert de faux documents, en vertu desquels l’UNESCO autoriserait ce commerce et certifierait même la valeur de collections », indique l’agence onusienne.
« Ces documents arborent frauduleusement le nom et le logo de l’UNESCO, en utilisant parfois de fausses cartes professionnelles ou en usurpant le nom de fonctionnaires en poste. La majorité des victimes résident en France, ont souvent des liens avec des pays d’Afrique francophone et pensent connaître les pratiques locales. Le montant cumulé des préjudices est estimé à plus d’un million d’euros », précise l’Unesco dans un communiqué parvenu à la MAP.
L’Unesco affirme qu’elle saisira, le cas échéant, la justice pour mettre fin à ces fraudes et fausses représentation, appelant toutes les personnes sollicitées par ce type d’offres à y prêter la plus grande attention et à ne pas y donner suite sans une vérification scrupuleuse. Elle les appelle à se signaler auprès des autorités judiciaires compétentes.
Pour la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, « le trafic illicite des biens culturels est un fléau mondial, lucratif, le plus souvent lié aux autres filières du crime organisé, y compris le financement du terrorisme. Il affecte toutes les régions du monde notamment l’Afrique. Ces malversations constituent une atteinte à la culture », souligne-t-elle.
L’UNESCO célèbre cette année les cinquante ans de la Convention adoptée en 1970 pour lutter contre le trafic illicite de biens culturels. Le rôle de l’UNESCO est de faciliter la coopération entre États, d’assurer le partage des informations et la mise en œuvre des mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels.