L’UA inquiète des menaces graves sur le cessez-le-feu de 1991 entre le Maroc et le front du Polisario
Le chef de l’Union africaine (UA) s’est inquiété samedi des « menaces graves » sur le cessez-le-feu en vigueur depuis 1991 entre Maroc et Front Polisario au Sahara et sur le statu quo dans la zone tampon où Rabat a lancé une opération militaire.
Les forces marocaines sont intervenues vendredi au poste-frontière de Guergerat, dans l’extrême sud du Sahara. Cette opération vise à rouvrir la route conduisant vers la Mauritanie voisine après trois semaines de blocage routier.
Dans un communiqué publié samedi, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, « exprime sa profonde préoccupation suite à la détérioration de la situation au Sahara occidental, notamment dans la zone des Guerguerat, et des menaces graves de rupture du cessez le feu en vigueur depuis 1991 ».
Vendredi, le Front Polisario a accusé le Maroc d’avoir « liquidé le cessez-le-feu » conclu en 1991 à l’issue de plus de 15 ans de conflit. Le cessez-le-feu « appartient au passé », a répété samedi à l’AFP le chef de la diplomatie du Polisario, Mohamed Salem Ould Salek, faisant état de combats, sans qu’il soit possible de vérifier cette affirmation.
[Lire] Communiqué du Président de la Commission de l’Union africaine, S.E. @AUC_MoussaFaki Mahamat, sur la tension dans la zone de #Guerguerat @ https://t.co/MZCOUswNi1 pic.twitter.com/YaN89qkWmw
— African Union (@_AfricanUnion) November 14, 2020
M. Faki salue aussi samedi « les efforts du secrétaire général des Nations Unies et des pays de la région pour encourager vivement les parties à s’abstenir de tout changement du statu quo et à revenir dans les meilleurs délais à la table de négociations ».
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a constaté vendredi soir l’échec de ses efforts pour « éviter une escalade » à Guerguerat et mis en garde « contre des violations du cessez-le-feu et de sérieuses conséquences à tout changement au statu quo » en vigueur dans la zone.
Le Maroc a réintégré en 2017 l’UA, qu’il avait quittée en 1984 pour protester contre l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), proclamée par le Polisario au Sahara occidental.