Nés en Afrique, cinq créateurs font la mode en Italie
Voici les parcours accidentés des cinq stylistes nés en Afrique mais vivant en Italie qui ont ouvert mercredi la Fashion week féminine de Milan. Tous revendiquent le label « made in Italy ».
– Fabiola Manirakiza, 50 ans, est née au Burundi, mais c’est au Zaïre (devenu République démocratique du Congo) qu’elle a appris à coudre, dans une école tenue par des soeurs italiennes.
Médecin de formation, elle a pu se nourrir de cette expérience quand elle a fondé en 2016 sa marque Frida Kiza en Italie, un hommage à l’artiste mexicaine Frida Kahlo.
Elle décrit son art comme « un mélange entre l’Afrique et l’Italie », comme ses foulards en soie à imprimés motif Massaïs qui s’inspirent de la peinture « Le printemps » de Botticelli.
– Claudia Gisèle Ntsama, 29 ans, née au Cameroun, avait décidé dès sa petite enfance de devenir styliste et de préférence en Italie, car « qui dit mode, dit Italie ».
Très déterminée, elle a appris l’italien pendant huit ans avant de débarquer dans son pays d’adoption en 2012.
Elle enchaîne des petits boulots, de femme de ménage ou de contrôleuse à l’entrée de stades de football, puis décroche un diplôme de design à Bologne (nord), avant de « tomber amoureuse » du chanvre, « une des fibres les plus écologiques » et fonder sa propre marque.
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– Mokodu Fall, 45 ans, originaire du Sénégal, caricaturiste, acteur puis artiste-peintre, est venu en Italie à l’âge de 22 ans « pour vivre une expérience de l’art de la culture ».
« Ma collection reflète surtout mes origines africaines », dit ce fils de diplomate qui partage sa vie entre Rome et Dunkerque dans le nord de la France.
« Ce sont des oeuvres d’art que je transpose sur des vêtements ».
– Joy Meribe, 43 ans, née au Nigeria, a quitté son pays car « les designers de mode n’y sont pas considérés comme prestigieux ».
« Je ne suis pas une styliste ethnique, je vis en Italie, j’ai fait des études en Italie et je produis en Italie », souligne Joy, qui a obtenu un master en business international avant de se lancer dans la mode.
Son inspiration? « Des femmes africaines fortes et intelligentes, comme mes grands-mères ».
– Karim Daoudi, né au Maroc il y a 27 ans, est arrivé à l’âge de 13 ans avec sa famille à San Mauro Pascoli dans le nord de l’Italie, « à la recherche d’un avenir meilleur ».
« A 17 ans, j’ai commencé à travailler dans un atelier de confection de chaussures pour de grandes marques », avant de remporter un concours de création de chaussures à Rome.
Sa collection, baptisée « Voyage dans la forêt », rassemble des chaussures dans des teintes vives qui lui rappellent le Maroc. Pour financer sa passion, il gagne sa vie comme postier.