La Tanzanie en deuil après le décès du président John Magufuli
La Tanzanie était en deuil jeudi après l’annonce du décès du président John Magufuli, qui a dirigé ce pays d’Afrique de l’Est durant plus de cinq années.
Jeudi matin, les drapeaux étaient en berne dans la capitale économique Dar es Salaam, au premier des 14 jours de deuil national décrétés par la vice-présidente Samia Suluhu Hassan, qui a annoncé le décès du chef de l’Etat mercredi soir.
A la tête du pays depuis 2015, John Magufuli, 61 ans, est officiellement mort mercredi de problèmes cardiaques, dont il souffrait depuis dix ans, a-t-elle indiqué.
Cette annonce a mis fin à près de trois semaines de spéculations sur son état de santé. Habituellement omniprésent, le chef d’Etat n’était plus apparu en public depuis le 27 février.
Cette absence avait alimenté les rumeurs, qui le disaient notamment atteint du Covid-19, une maladie qu’il n’avait cessé de minimiser.
Les autorités avaient jusqu’à présent démenti toute dégradation de son état de santé, malgré les appels répétés à la transparence de plusieurs personnalités et formations d’opposition.
Sa réélection en octobre, dans un contexte de forte répression, avec 84,39% des voix avait été dénoncée par l’opposition comme une « imposture totale ».
Depuis un an, il avait constamment minimisé l’impact du coronavirus. Ce fervent catholique avait affirmé que son pays en était « libéré » grâce aux prières.
Cette posture était toutefois devenue difficile à tenir ces dernières semaines alors que le pays fait face à une vague de décès imputés à des « pneumonies », et touchant jusqu’à de hautes personnalités.
Le vice-président de l’archipel de Zanzibar, Seif Sharif Hamad, atteint du Covid-19, est notamment décédé et M. Magufuli avait dû admettre, à demi-mots, la présence du virus sur le territoire.
Selon la constitution tanzanienne, Samia Suluhu Hassan prendra sa succession « pour la période restant du mandat de cinq ans ».
Selon Thabit Jacob, la première femme présidente de la Tanzanie gouvernera « avec une base beaucoup plus faible, qui sera contrôlée par le clan Magufuli et les renseignements ». « Elle aura du mal à construire sa propre base et des rivalités entre factions vont émerger », prédit-il.