Rapport. Ressources en eau: l’Afrique entre abondance et pénurie
Les ressources en eau douce de l’Afrique représentent près de 9 % des ressources en eau douce mondiales. Cependant, sa répartition géographique et sa gestion exposent le continent au problèmes de la rareté.
A en croire le rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2021 « D’ici à 2030, il manquera à l’humanité 40 % de l’eau dont elle aura alors besoin. Cette situation sera encore aggravée par les grands bouleversements mondiaux, comme la COVID-19 ou le changement climatique. »
En effet, plus de 2 milliards de personnes vivent déjà dans des régions soumises à un stress hydrique et quelque 3,4 milliards de personnes, soit 45 % de la population mondiale, n’ont pas accès à des installations d’assainissement suffisamment fiables ».
Au cours des cent ans passés, l’utilisation de l’eau douce dans le monde a été multipliée par six et continue d’augmenter régulièrement de près de 1 % par an depuis les années 1980.
Au niveau mondial, 69 % de l’eau prélevée est affectée à des usages agricoles, essentiellement pour l’irrigation mais aussi pour l’élevage et pour l’aquaculture. Dans certains pays en voie de développement, ce taux peut atteindre 95 % . L’industrie (y compris la production d’énergie et d’électricité) utilise 19 % des prélèvements d’eau mondiaux tandis que les municipalités absorbent les 12 % restants.
L’Afrique est le deuxième continent le plus sec au monde
Selon les estimations, les ressources en eau douce de l’Afrique représentent près de 9 % des ressources en eau douce mondiales. Toutefois, ces ressources sont inégalement réparties. En effet, tandis que les six pays les plus riches en eau d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest détiennent 54 % de l’ensemble des ressources en eau du continent, les 27 pays les plus pauvres en eau n’en possèdent que 7 %.
Parmi les grands fleuves en Afrique, on trouve le fleuve Congo, le Nil, le Zambèze et le fleuve Niger. Le lac Victoria (qui s’étend au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda) constitue la deuxième plus grande superficie d’eau douce au monde alors que le lac Tanganyika (partagé par le Burundi, la République démocratique du Congo, la Tanzanie et la Zambie) occupe la deuxième place parmi les plus grands lacs d’eau douce au monde en volume et en profondeur.
En dépit de cela, l’Afrique est le deuxième continent le plus sec au monde après l’Australie. Les zones arides et semi-arides couvrent environ deux tiers du continent. En 2017, près de 73 % de la population d’Afrique subsaharienne n’utilisait pas de services d’eau potable sans danger. Environ 14 % de la population africaine (soit près de 160 millions de personnes) souffre aujourd’hui de pénuries d’eau, notamment à cause de la répartition inégale des ressources en eau et des inégalités dans l’accès à des services d’eau propre et potable.
La Vision africaine de l’eau 2025 qui appelle à « une Afrique où les ressources en eau sont utilisées et gérées de manière équitable et durable pour la réduction de la pauvreté, le développement socio-économique, la coopération régionale et la protection de l’environnement », propose un cadre grâce auquel la sécurité de l’eau et la gestion durable des ressources hydriques pourraient être obtenues.