Ethiopie: l’Erythrée va retirer ses troupes du Tigré
L’armée érythréenne va se retirer du Tigré, où elle a pénétré après le début du conflit en novembre dans cette région du nord de l’Ethiopie, a assuré vendredi le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed à l’issue d’une rencontre avec le président érythréen.
Pendant des mois, les autorités d’Asmara et d’Addis Abeba ont démenti la présence de forces érythréennes au Tigré, qui était pourtant largement rapportée par des habitants, des humanitaires, des diplomates et même certains responsables civils et militaires éthiopiens.
Ces troupes, ainsi que l’armée éthiopienne, y ont été notamment accusées de pillages, de massacres et de viols à grande échelle.
Abiy Ahmed a lancé le 4 novembre une intervention militaire visant à renverser le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), parti au pouvoir dans cette région du Nord du pays dont il a accusé les forces d’avoir attaqué des bases de l’armée fédérale. Il a proclamé la victoire le 28 novembre mais les combats s’y sont poursuivis.
Mardi, le Premier ministre éthiopien avait admis pour la première fois, devant le Parlement, que des troupes érythréennes étaient présentes sur le sol tigréen.
Il s’est ensuite rendu dans la capitale érythréenne, Asmara, jeudi.
« Dans mes discussions du 26 mars avec le président (érythréen) Issaias Afeworki à l’occasion de ma visite à Asmara, le gouvernement érythréen a accepté de retirer ses forces en dehors des frontières de l’Ethiopie », a-t-il annoncé vendredi matin dans un communiqué posté sur son compte Twitter.
Il explique également que le TPLF a tiré plusieurs roquettes sur la capitale érythréenne, « incitant ainsi le gouvernement érythréen à traverser la frontière avec l’Ethiopie, à prévenir d’autres attaques et à sauvegarder sa sécurité nationale ».