Le Soudan accuse l’Ethiopie de bloquer la conclusion d’un accord sur le barrage de la Renaissance
Le Soudan a accusé l’Éthiopie, jeudi, de retarder la conclusion d’un accord sur le barrage de la Renaissance, en raison de l’intransigeance d’Addis-Abeba et de ses “exigences impossibles”.
Dans une déclaration publiée par le porte-parole de l’équipe de négociation du Soudan pour le barrage de la Renaissance, Omar Al-Farouk Said Kamel, commentant la lettre envoyée par le ministère éthiopien des Affaires étrangères au président du Conseil de sécurité de l’ONU, concernant la crise du barrage, selon l’Agence soudanaise de presse (SUNA).
Plus tôt jeudi, le porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères, Dina Mufti, a déclaré lors d’une conférence de presse à Addis-Abeba que son pays avait envoyé une lettre au président du Conseil de sécurité, “dans laquelle il rejetait les tentatives de l’Egypte et du Soudan d’intervenir au sujet du barrage de la Renaissance ».
Mufti a ajouté que “l’Ethiopie a déclaré dans sa lettre que les dernières actions de l’Egypte et du Soudan sont simplement la continuation organisée de la volonté de saper le processus dirigé par l’Union africaine”.
A ce sujet, le porte-parole soudanais, Said Kamel, a déclaré que “l’affirmation de la partie éthiopienne selon laquelle les pays (Egypte et Soudan) ont saboté les précédentes tournées de négociations est un discours qui vise à obscurcir les vérités. »
Il a ajouté : “il est vrai que c’est l’Ethiopie qui a cherché à entraver l’accès à un accord, parfois par son intransigeance et le gain de temps, et parfois par des demandes impossibles qui n’ont rien à voir avec les règles de remplissage et d’exploitation du barrage ».
Kamel a estimé que le discours éthiopien était plus partial envers le Soudan, “en raison de notre exercice de notre droit naturel comme membre des Nations Unies, et nous avons demandé au Conseil de sécurité de tenir une session sur l’évolution du conflit, et nous avons exhorté les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international. »
Le 22 juin, le Soudan a demandé, dans une lettre qu’il a envoyé au Conseil de sécurité de l’ONU, qu’une session spéciale du conseil se tienne dès que possible pour discuter de l’évolution du différend sur le barrage.
Addis-Abeba insiste sur le remplissage du barrage en juillet et août, sans conclure un accord avec Le Caire et Khartoum. Tandis que Le Caire insiste d’abord pour parvenir à un accord tripartite sur le remplissage et l’exploitation, pour s’assurer que sa part annuelle de l’eau du Nil ne soit pas affectée.