Kinshasa accuse Kigali de soutien militaire aux rebelles du M23
La République démocratique du Congo (RDC) a publiquement accusé son voisin, le Rwanda, de soutenir militairement les rebelles M23 dans les combats en cours dans l’est congolais entre soldats et rebelles qui tiennent des positions un peu plus au nord de la ville de Goma.
« Il est établi suivant les éléments que nous avons reçu du terrain, qu’en tout cas des soupçons se cristallisent sur un soutien qu’aurait reçu le M23 de la part du Rwanda », a affirmé devant la presse, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, après une longue réunion autour du Premier ministre Jean – Michel Sama Lukonde, des chefs militaires et de la police.
« A ce propos, nous avons activé le mécanisme de suivi. Et d’ailleurs, le chef de ce mécanisme se trouve présentement à Kigali pour attester ces faits », a-t-il indiqué.
« Nous pensons que le M23 ne peut pas disposer de l’arsenal militaire comme celui qu’on trouve chez lui sur le terrain des opérations. D’où, la cristallisation de nos soupçons sur le Rwanda », a souligné le ministre et porte-parole.
Il a appelé à se mobiliser « pour qu’aucune tentative d’aucune manière, d’aucun groupe ou d’aucun pays quelconque, ne tente de prendre un seul centimètre de notre territoire ».
Kigali n’a pas encore réagi officiellement. L’armée congolaise affronte depuis plusieurs mois le M23, positionné près des frontières rwandaise et ougandaise.
Mais les combats se sont de plus en plus intensifiés depuis une semaine dans des localités proches du Rwanda, à une vingtaine de kilomètres de la ville de Goma, qui était tombée aux mains du M23 en 2012. Les Nations unies ont accusé dimanche les rebelles du M23 d’avoir « délibérément » attaqué des Casques bleus de la MONUSCO dans la zone de Shangi, dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu.
Le M23 est né d’une mutinerie de soldats congolais, en majorité issus de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Les combattants du CNDP, eux aussi accusés d’être soutenus par le Rwanda, avaient été intégrés dans l’armée congolaise en 2009.