RDC. l’armée affirme détenir deux militaires rwandais
L’armée congolaise a affirmé détenir deux militaires recherchés la veille par Kigali qui accusait les rebelles hutu rwandais de Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) de les avoir enlevés et de les détenir en RDC, a-t-on appris dimanche dans un communiqué.
Selon l’armée rwandaise, les deux soldats avaient été enlevés lors d’une patrouille et emmenés dans l’est de la RDC par les FDLR, Kigali accusant les autorités congolaises de les soutenir.
« Contrairement aux déclarations des officiels » du Rwanda, « les militaires des Forces de défense du Rwanda (RDF) opèrent effectivement sur le territoire congolais. Pour preuve l’arrestation par la population du caporal Nkundabangezi Elysée et du soldat Minuare Gadi », a écrit le général de Brigade Sylvain Ekenge.
« D’après leur propre récit, ils sont entrés sur le sol congolais depuis mercredi le 25 mai 2022 pour attaquer le camp militaire congolais de Rumangabo, à plus de 20 kilomètres de la frontière rwandaise, en territoire de Rutshuru », ajoute l’officier.
« Après avoir été mis en débandade par les Forces armées de la RDC (FARDC) à Rumangabo, ils se sont égarés avant d’être capturés ce samedi par la population », explique le porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu qui accuse le Rwanda de mener une « guerre par procuration (…) depuis des décennies sur le sol congolais ».
Samedi, le Rwanda a affirmé que deux de ses soldats avaient été enlevés par des rebelles hutus rwandais de FDLR qui les avaient ramenés en RDC, appelant « les autorités de la RDC qui travaillent en étroite collaboration avec ce groupe armé génocidaire d’assurer leur libération ».
Dimanche, l’armée congolaise a annoncé la réouverture de l’axe routier stratégique Rutshuru – Goma après cinq jours d’interruption de trafic à cause des combats entre les FARDC et des rebelles du M23, a indiqué le colonel Guillaume Ndjike.
La RDC et le Rwanda entretiennent des relations tendues depuis l’arrivée massive dans l’est congolais de Hutus rwandais accusés d’avoir massacré des Tutsis lors du génocide rwandais de 1994.
Kinshasa a régulièrement accusé le Rwanda de mener des incursions sur son territoire et d’y soutenir des groupes armés.
Les relations avaient commencé à se dégeler après l’élection du président congolais Félix Tshisekedi en 2019, mais la résurgence des attaques du M23 a récemment ravivé les tensions entre les deux pays.
La RDC affirme que le M23 – un groupe principalement composé de Tutsis congolais, sur la centaine de groupes armés opérant dans l’est de la RDC – est soutenu par le Rwanda. Kigali a nié toute implication.