Sénégal. les autorités de Dakar interdisent la circulation de motos le jour du procès de Ousmane Sonko
Le gouverneur de Dakar a décidé par arrêté l’interdiction de circulation temporaire de motocyclettes et de cyclomoteurs dans le département de Dakar pendant le jour du procès en « diffamation » qui oppose le ministre sénégalais du tourisme, Mame Mbaye Niang, au leader du parti Pastef, l’opposant Ousmane Sonko, qui doit reprendre demain jeudi.
« Pour des raisons de sécurité, la circulation de motocyclettes et de cyclomoteurs est interdite dans le département de Dakar, le jeudi 30 mars 2023, de 06 h à minuit », a indiqué le gouverneur dans un arrêté rendu public mercredi soir.
Cependant, « ne sont pas concernés les motocyclettes et cyclomoteurs des personnels des forces de défense et de sécurité ainsi que ceux mobilisés par les autorités sanitaires », ajoute la même source.
« Pour des raisons dûment motivées, une dérogation peut être accordée par le Préfet du Département de Dakar, aux personnes dont les activités professionnelles le justifient », lit-on dans le document.
La coalition Yewwi Askan wi (YAW, Libérons le peuple en langue wolof) avait appelé, mardi, les citoyens sénégalais à se joindre à une marche pacifique prévue mercredi après-midi à Dakar, à la veille du procès de l’opposant Ousmane Sonko, poursuivi par le ministre du Tourisme pour « diffamation, injures et faux ». Elle a également annoncé des manifestations le 30 mars et le 3 avril sur toute l’étendue du territoire national.
Les manifestations des 29 et 30 mars ont été interdites par le Préfet de Dakar par arrêtés pour des raisons de « menaces réelles de troubles à l’ordre public » et « entrave à la libre circulation des personnes et des biens » .
En prévision d’éventuels troubles suite à ces manifestations, l’Université Cheikh Anta Diop UCAD de Dakar et les écoles sénégalaises ont avancé le début des vacances de Pâques à mardi, au lieu du 1er avril et du 31 mars.
Le président Macky Sall avait demandé, mercredi dernier, au gouvernement de prendre « toutes les mesures idoines » pour « préserver les acquis démocratiques et l’ordre public », après des troubles survenus dans le pays, liés au procès de l’opposant Ousmane Sonko.
Sonko, maire de Ziguinchor (sud), et candidat déclaré à la présidentielle de 2024, a indiqué qu’il ne va pas se rendre jeudi au tribunal correctionnel de Dakar pour assister à l’audience.
Le ministre Niang poursuit Sonko pour « diffamation, injures et faux ». Il lui reproche d’avoir déclaré qu’il avait été épinglé par un rapport d’une institution de contrôle pour sa gestion d’un fonds pour l’emploi des jeunes dans l’agriculture.
Les deux procès pourraient être déterminants pour la candidature de Sonko à cette présidentielle, les textes prévoyant une radiation des listes électorales, et donc une inéligibilité, dans certains cas de condamnation.
A rappeler que le 16 mars dernier, jour du procès de Sonko, des incidents et des violences ont éclaté dans des villes du Sénégal, notamment dans la capitale Dakar.