Au Soudan, une trêve jamais respectée une nouvelle fois prolongée pour cinq jours
Les trêves s’enchaînent et se ressemblent au Soudan : les combats ont continué de faire rage lundi 29 mai mais les médiateurs saoudien et américain se sont félicités de la prolongation de cinq jours d’une trêve jamais respectée censée permettre l’acheminement d’une aide humanitaire vitale pour le pays au bord de la famine.
Des habitants de Khartoum ont rapporté à l’AFP des combats dans la banlieue nord et des tirs d’artillerie dans le sud de la capitale de plus de cinq millions d’habitants. Comme à l’accoutumée, l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo se sont mutuellement accusés d’attaquer, assurant ne faire que répondre à des assauts.
Les FSR ont ainsi accusé l’armée d’avoir mené lundi un raid aérien meurtrier à Khartoum. Washington et Riyad, de leur côté, notent chaque jour de « nouvelles violations du cessez-le-feu » mais sans jamais actionner les « sanctions » ou le « mécanisme de surveillance » qu’ils ont dit mettre en place à l’annonce de la première trêve.
Le pays devra faire face avec les trois quarts des hôpitaux hors service dans les zones de combat, selon le syndicat des médecins, et d’autres débordés dans les zones épargnées mais où s’entassent les déplacés. Si les belligérants ont accepté de prolonger la trêve, sur le terrain, les signaux ne sont pas à l’apaisement. Après l’armée qui a rappelé ses retraités, et des tribus de l’est du pays qui réclament des armes, le gouverneur du Darfour, un ex-rebelle désormais allié de l’armée, a appelé les civils à prendre les armes.