Immigration. L’Afrique du Sud prolonge les Permis d’exemption de près de 180.000 zimbabwéens
L’Afrique du Sud a décidé de prolonger les Permis d’exemption de près de 180.000 Zimbabwéens (ZEP) jusqu’au 31 décembre prochain, a annoncé le ministère de l’Intérieur.
Le gouvernement sud-africain avait décidé de ne pas renouveler les ZEP dont les Zimbabwéens ont bénéficié depuis 2009, accordant aux détenteurs de ce document une période de grâce qui devait se terminer le 30 juin courant.
Dans un communiqué, le ministère de tutelle a indiqué que « des développements importants » ont eu lieu depuis la dernière décision de prolongation prise en septembre 2022, notamment « une augmentation significative du nombre de demandes de visa et de dérogation ».
Il a ajouté que les services compétents du ministère reçoivent désormais entre 1.000 et 1.500 demandes de visa et de dérogation de manière quotidienne des ressortissants zimbabwéens concernés.
Les immigrés zimbabwéens cherchant à rester en Afrique du Sud ont dépensé des milliers de dollars pour essayer d’obtenir une dérogation auprès du ministère de l’Intérieur, mais la réponse traine depuis plusieurs mois.
Stella Makande, une mère zimbabwéenne qui travaille comme enseignante en Afrique du Sud depuis 15 ans, s’est dite frustrée par la lenteur du processus de traitement de sa demande de permis de travail, notant qu’elle attendait une réponse depuis septembre de l’année dernière.
Alors que ce processus s’avère plutôt fastidieux, avec une communication minimale du département de tutelle, Makande et son fils adolescent se préparaient déjà à traverser la frontière zimbabwéenne pour la première fois depuis plus d’une décennie.
Selon les ONG sud-africaines des droits de l’Homme, les immigrés zimbabwéens sont confrontés à un dilemme brutal : rester en Afrique du Sud en tant que migrants sans papiers, avec toute la vulnérabilité qui s’attache à un tel statut, ou retourner dans leur pays d’origine où la situation économique est restée inchangée.