Bombardement meurtrier sur un camp de déplacés en RDC : Washington accuse Kigali
Les médias étrangers ont rapporté que Washington a accusé le Rwanda d’être derrière une attaque meurtrière survenue vendredi dans un camp de déplacés à l’est de la République démocratique du Congo.
Au moins neuf personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées lors d’une frappe d’artillerie sur un camp de déplacés à la périphérie de Goma, où des affrontements opposent les forces gouvernementales aux rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.
Dans un communiqué publié vendredi, le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a vivement condamné l’attaque contre le camp de Mugunga, attribuant la responsabilité à la fois aux forces armées rwandaises et aux rebelles du M23. Il a exprimé une vive préoccupation concernant l’avancée récente de ces forces dans l’est de la RDC, entraînant le déplacement de plus de 2,5 millions de personnes.
Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a également accusé l’armée rwandaise et les rebelles du M23 d’être responsables de l’attaque.
Félix Tshisekedi, président de la RDC, a appelé la France, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi que la Chine et les États-Unis, à exercer leur influence pour sanctionner le Rwanda, évoquant la possibilité d’une guerre entre les deux pays.
En réponse aux accusations américaines, la porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, a qualifié les déclarations de Washington de « ridicules » et d' »absurdes », affirmant que les forces armées rwandaises n’attaqueraient jamais un camp de déplacés. Elle a pointé du doigt les groupes armés soutenus par les forces armées congolaises pour de telles atrocités.
Washington et Kinshasa affirment tous deux que le M23 est soutenu par Kigali, bien que l’accusation directe du Rwanda par les États-Unis soit inhabituelle. Matthew Miller a souligné l’importance pour tous les États de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de chacun.
Les rebelles du M23, réapparus en armes fin 2021, ont pris le contrôle de vastes étendues du Nord-Kivu avec le soutien de l’armée rwandaise, dans une région où Goma abrite plus d’un million d’habitants, dont près d’un million de déplacés.