Afrique du Sud. Neuf corps de mineurs illégaux ramenés à la surface d’une mine
Neuf corps de mineurs illégaux ont jusqu’à présent été ramenés à la surface de la mine de Stilfontein, dans le nord-ouest de l’Afrique du Sud, où des milliers ont été bloqués pendant des mois, ont révélé vendredi des experts en sauvetage.
«Les cadavres ont commencé à s’accumuler sous terre alors que la faim et la déshydratation font des ravages parmi les mineurs illégaux, appelés zamas zamas», ont déclaré des mineurs qui ont refait surface.
L’opération de sauvetage pour ramener les mineurs à la surface a commencé il y a trois semaines, sur ordre d’un tribunal, mais la troisième phase de l’opération n’ a pas encore été mise en œuvre, en raison de problèmes de sécurité, selon une équipe spéciale.
Bien que l’opération de ce vendredi était censée se concentrer sur la récupération des personnes considérées comme malades et fragiles, les mineurs illégaux qui ont refait surface pendant la nuit affirment qu’il y a plusieurs autres corps en décomposition sous terre.
Une organisation minière sud-africaine a décidé d’engager des poursuites judiciaires contre le gouvernement pour le traitement «inhumain» réservé à plus de 4.000 mineurs illégaux bloqués pendant des mois dans la mine de Stilfontein.
L’Association des communautés affectées par l’exploitation minière a indiqué que sa décision de recourir à la justice intervient après que les forces de l’ordre ont bloqué l’approvisionnement en fournitures de base des mineurs travaillant sous terre dans le but de les faire sortir des puits.
Le coordinateur national de l’organisation minière, Meshack Mbangula, a déclaré vouloir tenir le gouvernement responsable de la privation de nourriture et d’eau des mineurs bloqués dans les puits.
Les mineurs, qui travaillent sous terre depuis des mois, ont dû faire face à un grave manque de nourriture et d’eau après que la police a bloqué les approvisionnements pour tenter de les forcer à sortir.
De nombreux zama zamas ont refusé de remonter par crainte d’être arrêtés après les opérations policières dans la région.
Plus de 1500 d’entre eux ont été arrêtés depuis le début de l’opération «Vala Umgodi», destinée à lutter contre la criminalité endémique dans la région liée à l’exploitation minière illicite dans des puits abandonnés.