En Afrique du Sud, les chauffeurs de minibus en grève pour exiger plus d’aide publique
Les chauffeurs de taxibus de la province la plus peuplée d’Afrique du Sud ont fait grève lundi pour exiger une aide financière supplémentaire du gouvernement, privant des milliers de personnes de moyens de transport.
D’ordinaire pleins à ras-bord, les minibus ne peuvent plus embarquer que 70% de leur capacité habituelle de passagers depuis l’instauration du confinement anticoronavirus le 27 mars.
Le Conseil national des taxis d’Afrique du Sud (SANTACO), qui regroupe les entreprises privées du taxibus, a appelé à cesser le travail lundi et mardi pour dénoncer le plan d’aide à ses yeux insuffisant dévoilé par le ministre des Transports Fikile Mbalula.
Ce plan prévoit une enveloppe de 1,1 milliard de rands (56 millions d’euros) pour soutenir les opérateurs de taxis, soit une moyenne de 3.500 rands (180 euros) par chauffeur alors que le syndicat en espérait au moins 20.000 (1.025 euros).
Des centaines de chauffeurs ont en conséquence cessé le travail dans la province du Gauteng, celle de Johannesburg et de Pretoria, allant jusqu’à empêcher leurs usagers habituels de prendre d’autre moyens de transports.
Plusieurs manifestations ont été dispersées par la police à jets de gaz lacrymogènes.
Le SANTACO a condamné ces barrages et toute forme « d’intimidation » et exhorté ses adhérents à un mouvement « pacifique ».
Après neuf semaines de confinement strict, le gouvernement de Pretoria a progressivement autorisé la reprise de la plupart des secteurs de l’économie, déjà entrée en récession avant même la crise sanitaire.
L’Afrique du Sud est le pays d’Afrique subsaharienne le plus touché par la pandémie de Covid-19, avec plus de 97.000 cas d’infection et au moins 1.900 morts recensés à ce jour.