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Banque mondiale : ces aides aux pays africains qui finissent dans des paradis fiscaux

Selon une étude de la Banque mondiale, une part des aides destinées à certains pays africains « coïncide » parfois avec des transferts de fonds en direction de comptes offshore. Les détails.
« Les versements d’aides vers les pays les plus dépendants coïncident avec une augmentation importante de transferts vers des centres financiers offshore connus pour leur opacité et leur gestion privée de fortune. » C’est le verdict sans appel des trois chercheurs, dont deux sont indépendants, qui ressort d’une étude réalisée pour le compte de la Banque mondiale.
En clair, une partie de l’aide publique au développement dans les pays pauvres est détournée vers les paradis fiscaux. Le taux de fuite présumée s’élève en moyenne à 7,5 %. Les conclusions de cette étude ont provoqué une panique générale dans les couloirs de la puissante institution financière, dont les responsables n’auraient pas apprécié le travail des trois chercheurs et auraient bloqué leur publication en 2019, selon le magazine britannique The Economist du 13 février.
Ces révélations fracassantes baptisées par certaines publications financières le « Papergate », auraient provoqué le brusque départ de l’économiste en chef de la Banque mondiale (BM) Pinelopi Goldberg, après seulement 15 mois de travail, suite à son désaccord avec la décision de son supérieur de ne pas publier cette étude commandée par l’institution.
L’Afrique, première victime
Ladite étude de l’institution financière internationale s’est concentrée sur 22 des pays les plus pauvres, situés principalement en Afrique, qui ont reçu entre 1990 et 2010 des versements annuels de la Banque mondiale équivalant à au moins 2 % de leur PIB.
Selon les conclusions du rapport final, le versement d’aides coïncide avec une augmentation importante de transferts vers des centres financiers offshore connus pour leur opacité fiscale comme la Suisse, le Luxembourg, les îles Caïman ou encore Singapour.
Selon une version finale « édulcorée », l’étude suggère que plusieurs explications sont possibles pour ces fuites, mais elle en élimine la plupart.
« L’aide détournée par les politiques au pouvoir, les bureaucrates et leurs acolytes est cohérente avec la totalité des schémas observés », se contente-t-elle de souligner, ajoutant que les effets « sont plus importants pour les pays les plus corrompus.»

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